mercredi 30 mai 2007

Bienvenue à la mine...





Ca, c'est l'Ecole des Mines. Ou plutôt la mine, comme l'appellent ses étudiants (les mineurs).
C'est rigolo parce que nous autres, en école d'ingénieur, on a rarement l'occasion de savoir si l'herbe est plus verte ailleurs. Une fois qu'on a intégré, paf, on vit en microcosme et on n'a aucune idée de ce à quoi ressemble la vie des autres élèves ingénieurs dans les autres écoles. Aucune idée précise, en tout cas. On a quand même gardé le contact avec nos bons vieux camarades de taupes qui ont la bonté de nos décrire comment que c'est chez eux. Mais ce n'est quand même pas pareil que d'aller voir soi-même.

J'ai donc une chance inouïe : je me suis infiltré dans une autre école d'ingénieur. Et pas des moindres, l'Ecole des Mines c'est quand même assez chaud à avoir, n'est-ce pas. Alors, à quoi ça ressemble de se balader parmi l'élite de l'ingénierie française (même si c'est toujours Polytechnique qui gagne à Questions pour un champion) ?
Hé ben, c'est assez différent, quand même. Déjà, c'est une promo minuscule, donc je ne croise pas énormément d'élèves. Beaucoup de profs, par contre : le ratio profs/elèves doit être extraordinairement élevé (et donc ça doit coûter che
r à l'Etat, un mineur, j'espère que Sarkozy a pris ça en compte dans ses économies drastiques). D'après ce que j'ai pu constater, on leur propose un enseignement de grande qualité, mais aussi très exigeant.

Du coup, les élèves, hé ben... ils bossent. Ils ont l'air très sérieux, très compétents aussi, et très motivés. Je vous jure, faut les voir en TP de mécatronique... impressionnants d'efficacité. Ca change du Nantralien. A côté de ça, je n'ai eu qu'un faible aperçu de la vie étudiante. J'ai juste croisé quelques membres du BdE vend
ant des places à des soirées de l'X. Le foyer des élèves est quasi désert. J'essaie d'en prendre un ou deux au baby, des fois, et pour l'instant je les ai tous battus. Preuve qu'ils ne s'entraînent vraiment pas assez (certains ne connaissaient même pas la règle du râteau ! Si si je vous jure !). Bref l'élite française me fascine et me déçoit en même temps.


Pour finir, j'ai quand même jeté un oeil à leur journal, chose qui m'intéresse grandement (pour ceux qui ne le savaient pas, je me suis occupé un temps de l'ECNiouzes, journal de Centrale Nantes). Et ben, c'est avec une grande fierté que je peux vous certifier que l'ECNiouzes est un des journaux d'école d'ingé les plus classes qui soit. Bon d'accord, le Vendôme (journal des Mines, donc) paraît plus souvent (quasiment un par semaine), mais c'est Gala ou Voici, quoi. Un journal people. Et les rares articles d'opinion ne sont pas folichons, soit c'est complètement superficiel, soit c'est de la branlette intellectuelle pour pauvre type qui se regarde écrire (remarquez, y a de ça dans l'ECNiouzes aussi des fois, mais bon). En plus, notre mise en page est quand même bien mieux.
On apprend quand même des choses amusantes, dans ce journal. Comme quand il relaie un article de Libé révélant les notes au bac de Sarkozy (info à prendre avec des pincettes, quand même).

Mais bref, on est bien, à Centrale Nantes. Rien ne sert de vouloir viser trop haut. Après on prend la grosse tête et des branlées au baby. Et encore, ils ont pas de billard, sinon l'humiliation serait encore plus grande. En plus, la politique des Mines semble ne pas du tout promouvoir le double-diplôme, ce qui est assez étrange quand même. Moralité : loupez vos concours, vous partirez au Japon.

lundi 28 mai 2007

Pythagora Switch !

Bonjour à tous, ô visiteurs (venus d'ailleurs) !

Cette fois, nous allons un peu parler, si vous le voulez bien, de la télévision japonaise.
En Occident, il est de bon ton, paraît-il, de se moquer de la télévision japonaise. A raison semble-t-il, parce que d'après ce que j'ai entendu dire elle est assez médiocre et comporte un lot incroyable d'émissions débiles à côtés desquelles La méthode Cauet ressemble à Ce soir ou jamais.
On a de plus en plus l'occasion de voir, en France, ces fameuses émissions japonaises à la con. En particulier, sur une certaine chaîne du câble (que je ne citerai pas pour ne pas faire de pub à M6 à l'envers), on peut regarder régulièrement de larges extraits de ces émissions ironiquement commentées par d'anciens compères de Mickaël Youn (et j'ai honte de l'avouer, mais ils sont parfois assez drôles). Certes, Takeshi's Castle et consorts, c'est pas très glorieux, mais je trouve que ces émissions ont quand même le mérite d'assumer totalement leur débilité (contrairement à la Star Ac', par exemple, qui est souvent aussi ridicule mais se prend terriblement au sérieux). Bref, les Japonais ne sont pas complètement dénués de second degré.



Mais y a-t-il des émissions de qualité au Japon ? Ça, j'en sais encore rien, mais en traînant sur Youtube l'autre jour je suis tombé sur des extraits de Pythagora Switch.
Kézaco ? En fait, c'est une émission pour les tout-petits (mais qui dépasse quand même largement mon niveau de japonais). Une émission éducative (disons d'éveil, parce que les gosses qui regardent ça doivent avoir trois ans). Un peu l'équivalent, de notre Dora l'exploratrice, en fait. Je ne sais pas grand chose du contenu même de l'émission, sinon qu'elle est présentée par deux zigotos qui aiment bien faire de la gymnastique (vous comprendrez tout à l'heure). J'imagine qu'elle a une vocation un peu scientifique, avec un titre pareil.
Mais ce qui a fait la renommée de l'émission à l'étranger et sur Youtube, ce sont ses petites transitions-jingles. Parce que nous, dans nos émissions pour enfants, on a un générique de début, un générique de fin, et des petits jingles pour chaque retour de pub ("Club Dorothéééée", ce genre de choses). Hé ben au Japon aussi, mais dans Pythagora Switch ils changent à chaque fois. Et à chaque fois, c'est un merveilleux chef-d'oeuvre.
Vous vous souvenez peut-être d'un jeu qui s'appelait The Incredible Machine et qui a pu vous arracher quelques cheveux par le passé. Il fallait amener une bille d'un point A à un point B de la manière la plus compliquée possible. Pythagora Switch fait la même chose, mais avec des vraies machines, construites en dur et tout. Chaque générique et transition devient une pure merveille de poésie et de casse-tête. On frémit en pensant au temps qu'ont passé les concepteurs de ces trucs-là, et l'ingénieur qui sommeille (souvent profondément) en moi ne peut s'empêcher de s'interroger sur les calculs de dynamique du solide qu'il peut y avoir derrière.
Bref, trèves de bavardages, une compile des plus beaux jingles de Pythagora Switch se trouve ici.

Pour le contenu de l'émission, j'en sais un peu moins je vous l'ai déjà dit. Mais je ne peux pas m'empêcher de vous mettre un lien vers The Algorithm March. Le nom fait peur, d'accord, mais c'est juste un jeu de mot crétin avec Rythm. Ça commence avec un monsieur tout seul qui fait une danse ridicule. Puis il recommence mais avec plein d'autres gens, et soudain ça prend un sens et ça ressemble à quelque chose.


Vous je sais pas, mais moi j'aurai bien aimé voir des émissions comme ça, étant petit... Plutôt que Dora l'exploratrice, en tout cas...

jeudi 24 mai 2007

La langue japonaise

Après chaque dure journée de stage (ah ah), au lieu de prendre un repos du guerrier bien mérité, je bosse un peu de japonais.
ça peut paraître de l'excès de zèle, j'aimerais bien me dire "bah j'apprendrai sur place", mais c'est quand même du japonais dont on parle, pas de l'espagnol ou de l'italien... Et comme je ne pige apparemment toujours rien aux multiples animes que j'ai téléchargés dans un but purement linguistique, je me dis qu'un peu de préparation supplémentaire ne serait pas superfétatoire (hop, ce mot là est casé).
Et puis, j'aime bien les langues, faut avouer. En plus, pour apprendre le japonais, il faut apprendre à faire tout un tas de petits dessins, c'est rigolo. Y en des 'achement ardus, même.



Mais bref : tout ça pour dire que l'autre jour je me suis rendu à la librairie Junku (rue des Pyramides à Paris) à la recherche d'une méthode de japonais. Un mot sur la librairie Junku pour les non-initiés : c'est donc une librairie japonaise, quasiment uniquement remplie de livres en japonais, de magazines en japonais, de mangas en japonais, et même de vrais Japonais (disons qu'on a plus de chances de rencontrer de vrais Japonais là-bas que dans un des innombrables resto japonais parisiens, tenus par des Vietnamiens en général). C'est rigolo, on peut en particulier y trouver des albums de Tintin et des histoires du petit Nicolas traduites dans la langue de Hiro-Hito. Et surtout, ça permet de se rendre compte de ce que c'est que d'être illettré. Voilà un lieu, en plein Paris, où l'on a bien du mal à trouver ne serait-ce qu'une miette d'alphabet latin. Où les rayons et étagères sont uniquement remplies de symboles indéchiffrables. ça fait flipper pour la suite, les enfants...
Mais bon, au milieu de tout ce bordel, on trouve quelques méthodes linguistique écrites en bon français (chouette) ou en bon anglais (mieux). En particulier, la fameuse méthode "Genki" que tous les japanisants de Centrale Nantes connaissent très bien (ou pas, pour les incorrigibles sécheurs des cours d'Anne-Yvonne Senseï). Je me suis donc procuré le tome 2 de cette fantastique méthode, que j'aime bien et qui est très pratique pour le vocabulaire. Parce que "le Japonais en manga", c'est rigolo, bien présenté, ultra-complet pour ce qui est de la grammaire, mais les listes de vocabulaires sont vraiment imbitables. Et Assimil, c'est Assimil, quoi, j'adhère moyennement.
Donc Genki c'est chouette, et je m'amuse comme un petit fou avec mon nouveau bouquin. Pour les camarades de Centrale Nantes, groupe 3 et 4 : il s'avère qu'on a loupé pas mal d'épisodes entre là où on s'est arrêté et le début du tome 2. Le tome 2 commence à la leçon 13, et j'ai cru comprendre (avec mon japonais anémié) que Takeshi-san avait enfin réussi à se taper Mary-san après 12 leçons d'assauts répétés, de râteaux, et de maladresses (Makudonarudo... gomen nasai !). Comment s'y est-il pris ? La réponse est dans les leçons 9 à 12 du tome 1, malheureusement pas en ma possession. Quelqu'un aurait-il des indices, des propositions quant à ce miracle ?

mardi 22 mai 2007

Ouf...

Aujourd'hui 22 mai, ma dernière note de Centrale Nantes est tombée : 10/20 en DS de Commande. Je m'en satisfait sans problème quand je vois les dégâts qu'a fait ce DS chez mes petits camarades...
Plus important : ça veut dire que ça y est, je l'ai fait, j'ai fini mon année sans aucun rattrapage. Clean. L'air de rien, ça soulage et ça fait du stress en moins.
Yatta !


lundi 21 mai 2007

Paperasse

Comme je ne suis encore pas parti, loin s'en faut, je pense que je ne raconterai rien de neuf avant bon moment, sauf évènement majeur (je considère que mon stage à Paris n'intéressera personne d'autre que moi). Mais je vais quand même faire un petit résumé de tout ce qui s'est passé jusque là.

Parce qu'il faut quand même que je salue comme il se doit la bureaucratie japonaise qui, pour parler un peu trivialement, assure grave. Sans blague, quand je vois que la plupart de mes potes (principalement ceux qui postulaient dans des pays-où-il-fait-froid genre Suède Danemark ou Finlande) sont restés des mois dans l'expectative, sans avoir le moindre indice sur la sauce à laquelle ils allaient être mangés ("on examine votre dossier") pour finalement être refusé (bon, acceptés pour certains, quand même) à la toute fin de l'année, je me dis que j'étais bien loti.
La DRI (Direction des Relations Internationales) de Keio nous a en effet pris en charge très tôt, moi et les cinq inconscients qui m'accompagnent, et du coup on a su bien avant tout le monde qu'on était pris. Bon, en contrepartie, on a dû se précipiter un peu plus que les autres dans la constitution du dossier (les Japonais rigolent pas avec les deadlines), subir quelques entretiens en anglais pour faire style "c'est ultra sélectif", mais tout s'est bien passé et on a été vite fixés. Résultat, à l'heure où certains viennent enfin de savoir qu'ils sont acceptés au Danemark, nous on en est déjà à remplir nos formulaires de logement et demandes de visa.
La DRI de Keio a vraiment assuré de ce côté-là aussi, on est ultra-guidé dans nos démarches, et franchement autant dire qu'on n'a rien à faire. Le logement est déjà réservé, tout équipé, et bien moins cher que tout ce qu'on pourra trouver à Tokyo-Yokohama : 300 €/mois en comptant eau, gaz, électricité et accès à Internet. Ils savent accueillir les étrangers là-bas...
Le visa, c'est un peu plus compliqué mais à peine. Il faut remplir trois pages pour obtenir un Certificate of Elegibility qui donne droit à un visa. Là encore, on a juste à remplir le papier et la DRI se charge de le transmettre aux bureaux de l'immigration. D'habitude je hais la paperasserie mais là, vu comme on est choyé... C'est un vrai bonheur à remplir. Ils proposent même de venir nous chercher à l'aéroport pour nous guider jusqu'à la résidence, il suffit de préciser le jour de l'arrivée.
Je ne sais pas trop comment ça se passe pour les élèves étrangers qui arrivent à Centrale Nantes, mais ça doit être dur de faire aussi bien que Keio, qui fait vraiment tout pour nous faciliter la vie... Ça me donne encore plus hâte d'y être, tout ça.

dimanche 20 mai 2007

Bienvenue sur mon blog





Bon ben voilà, je me lance à mon tour dans la grande aventure bloguesque. L'université de Keio a effectivement accepté ma venue de façon officielle, mon billet d'avion pour Tokyo est pris (et je peux pas l'annuler, ou alors ça me coûterait des sous), il paraît donc à peu près acquis que je serai bel et bien au Japon en septembre... Pour tout dire, j'ai encore un peu de mal à le réaliser (et pourtant je m'y prépare psychologiquement depuis un bon bout de temps).

Ce blog sera donc un excellent moyen de communication avec tous ceux que je laisserai derrière moi. Mais déjà se pose une difficulté : je ne sais pas trop quel ton donner à mes billets. Est-ce que je vais écrire plutôt pour ma famille, qui j'en suis sûr ne manquera pas de venir traîner en ces lieux ? Ou plutôt pour mes amis de Dijon et de Nantes, qui je l'espère viendront faire quelques petits tours ici, à l'occasion ? On va faire comme si j'écrivais pour moi-même, ce sera plus simple, et c'est sûrement de cette façon que je serai le plus inspiré.

Un mot sur le titre du blog,
nanimo wakaranai. C'est du japonais, bien sûr, et ça veut à peu près dire : "Je pige que dalle". Je trouvais que ça allait bien, parce que c'est une phrase que je vais sûrement répéter beaucoup là-bas, et j'aurai bien voulu la mettre en nom de domaine, mais figurez-vous qu'une étudiante américaine a déjà eu la même idée. L'adresse sera donc jejeaujapon.com, ce qui est d'une banalité affligeante d'accord, mais apparemment c'était pas pris (je suis le seul Jérémy du Japon ?).

Voilà, je ne sais pas encore si j'aurai le temps/le courage/la patience/l'endurance de poster régulièrement des messages céans, et ce pendant deux ans. Mais en théorie j'aime bien écrire (comme l'en atteste cette assez longue introduction)... Et puis, je crois que l'expérience sera suffisamment riche en évènements pour inciter à des mises à jour régulières...