samedi 29 décembre 2007

Nouvelles photos en lignes

Voilà, comme promis, j'ai également mis dans la galerie les photos de notre excursion à Nikkô, qui date quand même du 3 novembre. Je n'avais jamais eu le courage d'écrire un post là-dessus, mais il faut reconnaître que quelques photos commentées c'est bien mieux.
Je vous préviens juste que si les photos du repas de Noël sont un véritable festival d'yeux rouges, les photos de Nikkô sont quant à elles un festival de surexpositions et de contre-jours. La faute au soleil qui n'était toujours là où il ne fallait pas. Mais au moins il y a eu du soleil. Et puis, si j'avais eu un quelconque talent de photographe, on pourrait croire que toutes les photos ont été prises par Janusz Kaminski. Vous savez, le directeur photo de Steven Spielberg. Un type formidable, qui adore les surexpositions justement. Il suffit de prendre n'importe quelle image de n'importe quel film de Spielberg depuis A.I. pour s'en rendre compte. Tiens, par exemple, du Minority Report, là.




Bref, mes photos de Nikkô sont un peu moins bien maîtrisées au niveau de la lumière, mais faites vous plaisir quand même... C'est là.

mardi 25 décembre 2007

Soirée de Noël


Ça y est, les photos de notre soirée de Noël sont en ligne. J'ai mis un lien vers la galerie sur le côté gauche, pour que ce soit plus facile d'accès.
Donc comme il s'avère que les Japonais ne savent pas fêter Noël proprement (la preuve : je vous écris du labo, hé oui je bosse un 25 décembre), nous avons décidé, nous autres Frenchies de l'International House, qui avons Noël en un peu plus haute opinion, de prendre les choses en main. Et de fêter Noël entre nous, avec un VRAI repas (qui se voulait classe et distingué), et des cadeaux à la fin. Il y avait donc tous les Français de l'International House, plus quelques "extérieurs" comme Mallya, la copine de mon colloc, et Pierre, le frère d'Edmée, ainsi que Matthias, un Allemand, et Hide, un Japonais qu'on connaît bien et qui voulait voir à quoi ressemblait un Noël à la française.
Le principe était que chacun devait cuisiner un truc classe et distingué, et chacun devait également offrir un cadeau à une autre personne, décidée par tirage au sort. Tirage au sort probablement truqué, soit dit en passant, mais bon. J'ai dû offrir quelque chose à une personne complètement inconnue, mais je m'en suis tiré en trouvant à la dernière minute une superbe pendule Totoro dont je suis maintenant super jaloux.
Côté cuisine, j'ai décidé de faire un tiramisu, parce que j'aime bien la pâtisserie, et quand on n'a pas de four, ben... Le plus drôle a été de fouiller tout Tokyo à la recherche de Marsala et de boudoirs.

Le repas était génial. Comme chacun avait cuisiné pour quasi 20 personnes, il y avait de la quantité, et je pense que ce Noël entre sans problème de le top 5 de mes plus gros pétages de bide. Au menu : petits fours divers, poulet crème, poulet basquaise, tacos, et divers desserts tels que tiramisu, tarte aux pommes, charlotte poire-chocolat (miam) et bûche bien sûr.
On a bien sûr craqué et ouvert les cadeaux un peu avant minuit... Pour info, j'ai eu une partition de Bach, le clavier bien tempéré.

Voilà, maintenant je pense que je vais jeûner pendant deux-trois jours (sauf que demain, j'ai ma bônenkai, mais je pense qu'on y reviendra).

Joyeux Noël !

Hé oui, j'ai fêté Noël avec huit heures d'avance sur vous...
Comme cadeau, une grande nouveauté sur le blog : la galerie photo. Je sais, c'est copié sur Harl, mais c'est plus pratique que d'écrire un long texte pour raconter tous les trucs passionnants qui m'arrivent... Bref, ça se passe ici.
Pour l'instant il n'y pas grand chose, mais dès que j'ai le temps, je mettrai les photos de la soirée de Noël qui vient tout juste de se terminer. Et puis, aussi mes photos de Nikkô, qui traînent sur mon disque dur depuis bien trop longtemps...
Mais pour l'instant, dodo. Parce qu'on a quand même sacrément beaucoup mangé, là...

dimanche 2 décembre 2007

Lab work

Aujourd’hui, je vais parler (et c’est pas trop tôt) de ce à quoi je passe le plus clair de mon temps. Parce que malheureusement, il ne m’arrive pas que des trucs exceptionnels comme des balades à Nikkô ou des apparitions remarquables (ou pas) dans des émissions télévisées japonaises… Non, la plupart du temps, je suis au labo ou en cours, et c’est assez routinier.


Donc voilà, mon labo c’est eux. En haut à gauche, c’est Ishigure-sensei, notre professeur donc. A côté de lui, Takeyoshi, le seul membre du labo qui essaie d’avoir un peu de classe, et accessoirement la personne avec laquelle je discute le plus, tout simplement parce qu’il a l’heur de parler un anglais plus que correct. Ah oui, parce que si par hasard vous trouvez que vous êtes mauvais en anglais, venez faire un tour au Japon, vous aurez l’impression d’être un dieu vivant ultra doué pour les langues. A part quelques énergumènes illuminés comme Takeyoshi avec son TOEIC 900, vous ne pouvez qu’être meilleur que les Japonais.

En ce moment, tout ce beau monde (enfin, la moitié de ce beau monde pour être précis, uniquement ceux qui sont en master) cherche du travail. Et oui, déjà. Au Japon, il est d’usage d’avoir trouvé du boulot avant le diplôme, pour pouvoir commencer tout de suite à travailler. Et aussi parce que d’après ce que j’ai compris, les entreprises n’embauchent pas toute l’année, il y a de grandes vagues de recrutement vers mars, et si on n’a pas son boulot à cette période, on est bon pour repasser l’année suivante…

A noter que cette photo a été prise dans une des nombreuses « Discussion rooms » où nous tenons nos réunions deux fois par semaine. Et chaque réunion dure facilement 2-3 heures…

Bon donc maintenant, qu’est-ce qu’on fait dans le labo proprement dit ?

J’aimerais vous dire qu’on bosse, mais ce n’est qu’à moitié vrai. Apparemment, le plus important est de faire acte de présence. Arriver tôt, repartir tard, et entre les deux on fait un peu ce qu’on veut (enfin pas trop quand même).

Du seul point de vue de la présence en tout cas, les étudiants font du zèle, pas de doute. Je ne pars jamais avant 18h et je suis toujours le premier. Il m’arrive parfois de rester franchement tard, genre 20h, et ils sont encore tous là ou presque. Bon, la fois où je suis parti à minuit, je les ai battus, mais je l’avais cherché, il faut avouer…

Donc dans le labo, ça n’est pas grave si on ne fait pas tout le temps des expériences ou des compte-rendu d’expérience. Il faut juste faire attention à ne rien faire qui puisse énerver le prof lors de ses nombreuses visites surprises. C’est pourquoi les mangas sont bien planqués. Les étudiants me disent qu’on peut facilement « sentir » le professeur venir dans notre dos grâce à son parfum très reconnaissable. Peut-être, mais moi je n’ai vraiment pas l’odorat fin, et je n’arrive pas à repérer une odeur particulière dans ce labo qui empeste les produits chimiques.

Ono-chan en pleine action...


Ah oui, donc, les produits chimiques. Je n’aurais pas cru, sachant que j’allais dans un labo spécialisé dans les fibres optiques, que ce serait à ce point de la chimie. Moi, je voulais apprendre plein de trucs sur la lumière et les télécommunications, et bien sûr je suis servi, mais la chimie j’ai toujours détesté ça. Heureusement, là ça va, parce qu’il s’agit essentiellement de travaux pratiques. C’est-à-dire que je ne cherche pas trop à comprendre le détail des réactions de polymérisation, je me contente de mélanger un peu de ci et un peu de çà, et miracle ça marche.

Tiens d’ailleurs, je m’en vais vous expliquer comment on fait une fibre optique, c’est amusant. Je m’excuse pour les termes anglais qui vont apparaître dans cet exposé, mais je ne connais pas les équivalents français. Soyez déjà heureux que je vous épargne les noms japonais…

Donc une fibre, c’est constitué d’un « core » (qui est le milieu, là où la lumière circule en fait) et d’un « cladding » (ce qu’il y a autour du core). La différence d’indice entre les deux milieux permet à la lumière d’être réfléchie et de continuer son petit bonhomme de chemin le long de la fibre.

Wikipedia m'apprend qu'en fait, on dit "coeur" et "gaine". Je le saurai, comme ça.


Donc on commence par mélanger différents produits dans un tube, on attend que ça durcisse et hop ça fait du plastique. On fabrique d’abord le cladding (sur la paroi du tube), puis le core, avec un plastique différent. Ça n’a l’air de rien dit comme ça, mais les réactions sont en fait très lentes, doivent être réalisées dans certaines conditions, et ça prend facilement une semaine de fabriquer ça :

Non ce n'est pas un tube à essai, c'est le plastique à l'intérieur du tube à essai.


Mais bon, ça, ça n’est pas encore une fibre : ça ne plie pas et ça ne fait pas plusieurs dizaines de mètres de long, comme votre regard attentif n’aura pas manqué de le remarquer. Pour en faire une fibre, il faut passer par une étape rigolote appelée heat-drawing. C’est-à-dire qu’on chauffe le tube jusqu'à le faire fondre, puis on tire. Je n’ai pas de photo des machines qui font ça, mais vous pouvez comprendre le principe avec celles-ci.


Ici, le haut et le bas du tube après heat drawing. Entre les deux, on a de quoi faire environ 150m de fibres...


... que voilà. C'est ça qu'il y avait entre les deux parties du tube dans la photo du dessus.




Je suis très fier de ce morceau de preform, qui est très rigolo si vous avez l'esprit un peu mal tourné. Et qui ne l'a pas ?


Enfin bref, voilà, maintenant je peux faire joujou avec une fibre optique que c’est moi qui l’ai faite. Je suis connecté à la chambre de mon colloc, comme ça on peut s’envoyer des signaux lumineux quand on s’ennuie. A part ça, bien entendu, ma recherche est également censée contribuer au progrès humain et tout et tout, rassurez-vous…


A part ça, je tiens à dire que 20th Century Boys est un manga qui déchire. Et je ne dis pas ça uniquement parce que je suis super fier de l’avoir lu intégralement en japonais…

dimanche 28 octobre 2007

Base-ball

Déjà, je m’excuse pour la rareté de mes mises à jour.

Mais il faut savoir que l’air de rien, je travaille beaucoup. Le labo a bien pris son rythme de croisière, les profs nous demandent plein de rapports à leur rendre… Bref, le soir j’ai du mal à trouver la motivation pour faire une belle mise à jour.

Donc j’aurais dû, normalement, vous parler du Yagami-sai la semaine dernière. Mais vous savez quoi ? Il y a des gens qui en parlent déjà bien mieux que je ne pourrais le faire, et avec de chouettes photos. Il suffit de cliquer chez Harl, ou chez Paul et Edmée, dans les liens qui sont sur votre gauche, là. Oui, je sais, je profite abominablement du travail des autres, mais pour ma défense, Harl ne fait rien dans son labo, lui…

Bon, par contre ce week-end, il est arrivé un truc intéressant. Samedi, un typhon s’est abattu sur la région de Tokyo. Concrètement cela s’est traduit par une pluie violente et des vents très forts pendant toute la journée. Je crois d’ailleurs que chacun de nous a cassé son parapluie pour l’occasion. Le lendemain, par contre, temps magnifique, comme en été. Nous avons donc pu sortir pour aller voir un match de base-ball, le premier de mon existence.

Au Japon, le sport le plus populaire, c’est le base-ball, et non pas le foot comme chez nous. Les gamins qui jouent dans la rue, ils ne jouent pas au foot. Ils ont des gants, une batte, et ils jouent au base-ball. Donc forcément, quand ils grandissent ils continuent à en faire, et arrivé au niveau universitaire ça ne rigole pas, c’est du sérieux, on n’est plus très loin du professionnalisme. Les rencontres universitaires ont un grand succès au Japon, parce que c’est là qu’on peut dénicher les stars de demain (comme aux USA en fait). L’actuelle star des Giants de Tokyo est d’ailleurs un ancien élève de Keio.

Bref, ce dimanche 28 octobre, c’était le match entre Keio et Waseda, les deux meilleures universités privées du Japon, et vieilles rivales de toujours. C’est un peu PSG/OM donc, mais en nettement plus convivial, comme on va le voir.

Nous sommes donc partis, avec quelques Français, voir à quoi ça pouvait bien ressembler, et supporter notre université. Le stade était plutôt grand et commençait à se remplir.

Les tribunes, vous pouvez voir le drapeau de Keio, à gauche.




Les Frenchies venus supporter Keio !

Avant de voir un match, je critiquais pas mal le base-ball, avec mauvaise foi c’est tellement meilleur. En gros : les matchs sont inutilement longs, les règles me paraissaient ridicules (pour ce que j’en savais), ça ne me semblait pas relever d’un niveau élevé d’athlétisme et de technicité (taper dans la baballe et courir, bravo). Ben dès que j’ai vu les premiers joueurs entrer j’ai dû réviser mon jugement : il fallait les voir se lancer la baballe pour s’entraîner, avec une précision et une vitesse hallucinantes, alors qu’ils étaient à une bonne cinquantaine de mètre les uns des autres.

Les joueurs à l'échauffement


Vue générale du stade, de là où on était. En face, ce sont les tribunes de Waseda.


Mais l’intérêt d’un match de base-ball est au moins autant dans les tribunes que sur le terrain. Les matchs sont très longs, donc on est également là pour s’amuser, discuter, manger, et boire de la bière. C’est pourquoi la logistique « animation dans les tribunes » est très impressionnante. En gros, on a droit a plein de bonhommes de Keio qui sont là pour mettre l’ambiance, nous dire quoi chanter etc. Je n’ai hélas pas compris grand-chose aux chants et aux cris de supporters.

Au début, c’était bizarre, j’avais l’impression qu’on encourageait l’équipe adverse. Apparemment, on considère comme évident que notre équipe est la plus forte, pas besoin de l’encourager, donc on demande à l’adversaire de faire de son mieux. C’est sympa… Ensuite sont entonnés les hymnes de chacune des universités. C’est vraiment trop la classe d’être dans une université qui a un hymne. Un jour je vous mettrai en ligne celui de Keio, et celui de Waseda tant qu’on y est, il est pas mal non plus.

Les chauffeurs de foule étaient vraiment extraordinaires. Ils prenaient leur rôle très, très à cœur. Il gueulaient avec un sérieux indéfectible, faisaient de grands gestes pour maintenir le rythme, brandissaient des pancartes… Ils étaient tellement hallucinants qu’on ne regardait qu’à peine ce qu’il se passait sur le terrain (et des fois on loupait des actions importantes). Mais trêves de bavardage, ça se voit, ça se regarde et ça s’écoute.

Un exciteur de foule. Il avait des pancartes pour nous diriger. Là, je crois qu'il réclame trois strike (pour sortir le batteur et pour que Keio passe à l'attaque).




Un autre monsieur tout excité qui faisait de grands gestes en criant...




L’attitude du parfait supporter

Ne sachant pas trop comment me comporter, j’avais heureusement un modèle de choix : un petit gamin Japonais, juste devant moi, et qui était à fond dans le match. Il avait tous les accessoires Keio : l’uniforme, le brassard, le chapeau, le porte-voix… Et il avait à peine 7 ans ! Mais il faut savoir que Keio, ce n’est pas qu’une université : c’est aussi un lycée, un collège et une école primaire. Les gamins de l’école primaire Keio sont dès le départ préparés à entrer à la prestigieuse Keio University. C’est la voie royale. Donc en voyant ce gamin d’à peine 7 ans chanter par cœur, et avec une telle ferveur, l’hymne de Keio, je me suis dit que son destin était déjà tout tracé… Au moins, il sait où il va…


À fond dedans !


Être supporter dans un match de base-ball japonais, c’est un rituel assez codifié. L’attitude est très différente suivant si on est dans une phase d’attaque ou de défense. Quand Keio défend, on est plutôt passif (alors que c’est là qu’il y a le plus de joueurs de Keio sur le terrain). On applaudit une belle action défensive, on lance quelques « Gambare, gambare, katô » (du moins c’est ce que j’ai compris, et ça veut dire « allez, allez, on va gagner » en gros). Par contre quand l’équipe attaque, c’est la folie : tout le monde debout, ça hurle, ça trépigne, ça chante, les chauffeurs de foule et les pom-pom girls se déchaînent… Ah, j’en vois qui haussent le sourcil : oui, il y a des pom-pom girls, j’avais oublié de le préciser. Quoi ? Vous voulez des photos ? Des vidéos ? OK, ça vient… (bande de vicieux)



Le match

Après ce match, je comprends un peu mieux les règles, mais c’est pas encore ça quand même. Je ne vais pas les expliquer ici, ce serait long et pas très passionnant. Mais j’aurais au moins appris une chose : marquer un point au base-ball, c’est dur.

En effet, ça jouait très bien, particulièrement en défense, donc les joueurs avaient beaucoup de mal à avancer d’une base à l’autre. Et c’était valable pour les deux équipes. Résultat : le match n’avance pas vraiment et chaque manche se termine sur le score de 0-0. Assez frustrant.

Vous pouvez admirer le score des différentes manches... En haut à gauche, le temps écoulé depuis le début. De chaque côté, les noms des joueurs de chaque équipe.


Après 9 manches (durée normale d’un match), le score était toujours 0-0. Donc dans ces cas-là, on continue le match jusqu’à ce qu’une des deux équipes marque. La délivrance est venue lors de la deuxième manche des prolongations. Le batteur star de Keio est entré sur le terrain, sous les applaudissements du public (« Home run, home run, Aoike ! »). Oui, il s’appelait Aoike, ce qui est un joli nom puisque ça veut dire « lac bleu ». Toujours est-il que quelques coups de batte bien sentis ont permi à un joueur de Keio d’atteindre la quatrième base juste avant la balle (c’était limite) : et hop, enfin un point, après… 3h16 de jeu.

Fin du match ! Keio a marqué ! Vous pouvez voir que la lumière du jour à bien baissé, le match avait commencé à 13h...

Keio a donc gagné ! Explosion de joie dans la tribune, on entonne l’hymne à nouveau puis… tout le monde rentre bien sagement chez soi, sans gueuler à tout bout de champ, sans faire sonner de trompettes, et en traversant dans les clous (authentique).

Bon cela dit, j’ai vraiment beaucoup aimé l’ambiance générale, et je trouve même le sport plutôt intéressant. C’est plein de suspense et assez spectaculaire par moment. Par contre, ce n’est vraiment pas le genre de trucs que l’on peut voir à la télé, il faut vraiment le vivre dans un stade pour que ce soit intéressant. Il y a trop peu de phases de vrai jeu pour que ça passe bien dans une retransmission en direct.

Voilà, j’espère que la prochaine fois que je vous parlerai de base-ball, ce sera pour vous raconter mon expérience de joueur… Je sais que mon labo organise des matchs parfois…

EDIT : je rajoute vite fait un petit lien vers la vidéo tournée par les bons soins de Harl, qui est en effet culte. Un concentré de tout ce qu'a pu être ce match. La vidéo que je rêvais de faire, en somme.

Harl, merci.







dimanche 14 octobre 2007

Politesse et bonnes manières

Les voyages dans des pays lointains, c’est rigolo pour bien des aspects. Une des choses les plus intéressantes dans le choc des cultures, ce sont les décalages créés par des petites règles de politesse élémentaire, des petits usages qui paraissent évidents aux Japonais mais pas forcément à nous. Aaaah, la sensation d’avoir tous les regards portés sur soi sans savoir ce qu’on a bien pu faire de mal…

Pour une fois je ne vais donc pas raconter ma vie (enfin, pas trop), mais plutôt passer en revue quelques règles de comportement, histoire de montrer que ce n’est vraiment pas évident de se fondre dans la masse. Je vais en particulier évoquer les usages à table, parce que manger est une des premières activités à laquelle on est confronté en arrivant au Japon, et c’est quelque chose qu’on fait au moins deux fois par jour, alors on peut comprendre que cela me préoccupe. La première fois qu’on va au RU, on est un peu perdu : entre les baguettes, la multitude de plats devant soi (dans quel ordre je dois les manger ?)…

Tabe aruki

Pour commencer, un des trucs qui m’énervent le plus. Il est très mal vu de manger en marchant dans la rue. Et oui. Le Japon fourmille de petites boutiques de restauration rapide, de marchands de bentô, de Mister Donuts, de MacDo où l’on peut prendre des plats à emporter… Mais tout ça, c’est pour manger chez soi, ou sur le lieu de travail. Si vous le mangez dans la rue, vous aurez droit à quelques regards choqués par tant d’indécence. Cette pratique immonde s’appelle « tabe aruki » (de taberu, manger, et aruku, marcher).

Bon en pratique, il est toujours possible d’aller manger dans un endroit discret, un peu à l’écart des foules, mais il faut être prudent : dans certains lieux publics, le tabe aruki est interdit.

Certes, ça permet de garder une certains propreté dans les rues, mais comme le dit si bien Harl : « ils n’ont pas pigé le concept du sandwich ». En effet, il me paraît évident que si le sandwich a été inventé, c’est pour répondre à ce besoin irrépressible de l’Homme, celui de pouvoir manger en marchant. Mais pour les Japonais, bah apparemment non… Bon, je veux bien respecter certains des usages des pays que je visite, mais là pour le coup je préfère encore affronter les regards outrés et les soupirs style « pfff, ces gaijin… » plutôt que de devoir me planquer pour manger mon sandwich, non mais sans blague.

Les Grands Tabous des Baguettes

Vous n’êtes pas sans savoir qu’au Japon, on mange avec des baguettes. Alors de même qu’on tient le couteau dans sa main droite et la fourchette dans la main gauche, il y a quelques usages à respecter avec les baguettes. Et des trucs à ne surtout pas faire, sinon c’est seppuku direct. En plus, c’est rigolo, les Japonais donné un nom à chacune de ces infractions. Mesdames Messieurs, voici en exclusivité les Grands Tabous des Baguettes.

- Hiroibashi (les baguettes qui ramassent) : on ne se passe jamais la nourriture entre convives de baguettes à baguettes. Si vous voulez passer de la nourriture à votre voisin, vous la posez dans son assiette. La raison principale à cela est que le Hiroibashi rappelle un rite funéraire, donc c’est une sorte de mauvais présage de faire ça…

- Kawaribashi (les baguettes qui changent) : une fois qu’on a saisi de la nourriture avec ses baguettes, il est interdit de la reposer. C’est sale. Il ne vous reste plus qu’à manger ce que vous avez ramassé, même si c’est du tentacule de poulpe (mais le tentacule du poulpe c’est bon, je vous l’ai déjà dit).

- Mayoibashi (les baguettes qui hésitent) : on ne fait pas tourner ses baguettes en hésitant au dessus d’un plat. En France, quand on vous ouvre une boîte de chocolats, vous tergiversez en général pendant des heures « oh la la la, mais ça m’a l’air bon tout ça… Alors lequel je vais prendre ?... » Au Japon, faire ça revient à faire preuve d’égoïsme : c’est comme si vous vous réserviez le meilleur morceau. Il faut faire semblant de ne pas choisir. La solution consiste à observer le plat de loin, à choisir mentalement le morceau qu’on va prendre, et là, avec la vitesse et la précision d’un martin-pêcheur, tac ! vous vous saisissez du morceau convoité. C’est tout aussi égoïste, mais les apparences sont sauves et les Japonais sont contents (ils font tous pareil).

- Neburibashi (les baguettes qui lèchent) : on ne lèche pas ses baguettes. Même si elles dégoulinent de sauce délicieuse. D’ailleurs, parmi les trucs qui me manquent le plus de la France, le pain viendrait certainement en tête. Parce que quand on a fini un plat particulièrement bon, en général il reste encore plein de sauce au fond de l’assiette. Et qu’est-ce qu’on en fait ? Ben on jette. On ne peut pas lécher les baguettes, on ne peut pas saucer… Nom de nom, quel gâchis.

- Saguribashi (les baguettes qui cherchent) : ça rejoint un peu le Mayoibashi. Quand on se sert dans un plat commun, on ne va pas farfouiller au fond du plat comme si on cherchait un morceau particulier, on prend ce qui vient en premier.

- Sashibashi (les baguettes qui pointent) : on ne plante pas ses baguettes dans la nourriture pour s’en saisir, les baguettes ce n’est pas une fourchette.

- Hotokebashi (les baguettes de Bouddha) : on ne plante pas ses baguettes dans le riz. Ça c’est bad, bad, bad. Ça mérite la peine de mort. En fait, c’est encore un rituel funéraire, on plante des baguettes dans le riz qu’on donne comme offrande à un mort.

- Nigiribashi (les baguettes dans le poing) : on ne tient pas ses baguettes dans son poing, ça fait menaçant.

- Tatakibashi (les baguettes qui tapent) : on ne tape pas avec ses baguettes sur le bord d’un plat pour demander l’attention, comme on le ferait en France avant un petit discours ou speech de table. De manière générale, on ne joue pas avec les baguettes et on ne s’en sert pas comme instrument de percussion. C’est fait pour manger et rien d’autre.

- Watashibashi (les baguettes qui font le pont) : quand on a fini avec les baguettes, on ne les range pas en les faisant reposer sur le bol comme si elles formaient un « pont ». On les pose sur la table, parallèlement aux épaules.

- Mochibashi (les baguettes qu’on tient) : il ne faut pas garder ses baguettes à la main quand on boit (un bol de soupe, un verre d’eau…)

- Kurosubashi (les baguettes qui se croisent) : les baguettes ne doivent pas se croiser (cf le dessin joint).

Voilà, ça fait déjà une bonne liste… Et il y en a encore plein d’autres !

Je vous rassure, parmi tous ces tabous, il y en a plein que les Japonais transgressent allègrement. Je n’ai fait que retranscrire les règles officielles, mais à titre de comparaison, c’est comme si un Japonais, sur son blog, vous présentait les bonnes manières françaises en se basant sur le livre de Mme de Rothschild. Ce ne sont pas des choses qu’on respecte au quotidien.

Donc le mieux, c’est de faire preuve d’un peu d’observation et d’imiter tant bien que mal les autres Japonais. En fait, les règles importantes ne sont pas forcément celles qu’on croit. J’ai très souvent vu des baguettes faire le pont, ou être tenues à la main pendant qu’on boit la soupe miso. De même, certains aliments peuvent sans problème être saisis par la méthode peu orthodoxe du « planter de baguettes ». Par contre planter ses baguettes dans le riz c’est vraiment mal. Ne le faites jamais !

En tant qu’étranger, les Japonais s’attendent de toute façon à ce qu’on transgresse quelques règles, dans notre ignorance. Et ça les amuse beaucoup, ça n’est en rien gênant, ils ne vont pas nous condamner à mort pour ça (sauf si vous plantez vos baguettes dans le riz, oui je sais j’insiste mais il le faut). Je dirais même qu’il serait impoli pour un étranger de trop respecter les règles de politesses. Il faut rester humble et modeste, ce serait comme donner des leçons de savoir-vivre aux Japonais. Imaginez qu’un Japonais que vous invitez à votre table, en France, s’offusque parce que son vin blanc a été versé dans le verre à vin rouge. Vous penseriez qu’il est un peu prétentieux, non ? Et bien pareil ici, un peu de bon sens et d’observation suffisent pour apprendre à manger correctement.

Règles diverses

Finissons par quelques règles qui ne concernent pas les baguettes, mais toujours sur les usages à table.

La formule pour commencer le repas est « Itadakimasu ». Ce n’est pas complètement l’équivalent de notre « bon appétit ». La traduction littérale est « je reçois humblement », donc ce n’est pas quelque chose qu’on souhaite aux autres convives, c’est plutôt un remerciement. On remercie ses hôtes, ou les dieux, pour le repas qu’on va prendre. Par exemple, on peut très bien dire « itadakimasu » même si on est seul à manger, alors qu’un « bon appétit » tout seul, c’est ridicule…

A la fin du repas, il est très poli de dire « Gochisô-sama deshita ». C’est pour à la fois pour dire que le repas était très bon et pour remercier celui qui l’a préparé. Cette formule est quasiment obligatoire si on est invité chez quelqu’un, mais parfaitement facultative au restaurant. D’ailleurs une petite parenthèse à ce propos : on dit que les Japonais sont des gens très polis, pour qui le respect à une grande importance etc. Ce qui est vrai, mais il faut nuancer, parce que la hiérarchie entre en compte. Au Japon, dans n’importe quel commerce, le client est roi. Littéralement. Le client est appelé « o-kyaku-sama » soit à peu de chose près « Sa Majesté le Client », les vendeurs parlent en langage honorifique ce qui fait que je ne comprends rien, etc. Donc les vendeurs/serveurs sont extrêmement polis, et en retour le client a le droit de les traiter comme des moins que rien. Ce dont il ne se prive pas. Au combini je n’entends jamais un bonjour, jamais un merci de la part des clients. Même chose au restaurant. La dernière fois qu’on a été manger au Matsuya, avec quelques Français, Antoine a balancé un très joli « Gochisô-sama » au moment de partir. Les serveuses ont été toutes surprises de tant d’attention à leur égard, et une salve de « arigatô gozaimashita » nous a accompagnés jusqu’à la sortie…

Pour les autres règles : on ne se frotte pas la figure avec la serviette chaude (oshibori), c’est uniquement pour les mains.

Il y a toujours un bol de riz blanc à table. Il faut éviter de verser de la sauce soja dessus, ou n’importe quelle autre sauce disponible. Le riz, ça se mange blanc. Le souiller serait une offense à celui qui l’a préparé. Bien des Japonais s’offusqueront grandement de vous voir arroser votre riz avec de la sauce. Cela dit, une fois en France, ces mêmes Japonais seraient capables de couper un grand crû avec de l’eau, alors ils me font bien rire avec leurs airs épouvantés…

On ne se sert jamais à boire soi-même, à moins d’être seul à table bien entendu. C’est toujours à vous de servir vos voisins de table, donc il faut toujours surveiller si les verres autour de vous sont vides ou pas. Ils feront de même pour vous. Il vous suffit de saisir la bouteille, ceux qui ont soif vous tendront leur verre. Normalement, on ne sert pas un verre vide simplement posé sur la table, ce serait comme forcer quelqu’un à boire. Vous allez me dire « ben, il peut toujours refuser », oui mais non parce qu’on est au Japon, et qu’un refus est forcément impoli… De même, si vous voulez éviter de finir une soirée fin saoul, il suffit de boire à petites gorgées et de toujours laisser un fond dans son verre. Personne ne vous servira si votre verre n’est pas vide.

Pour finir, contrairement à la France, il n’est pas mal vu de faire du bruit en aspirant ses pâtes ou en buvant sa soupe (et ça fait des grands sllrrrp, chantait Jacques Brel). Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est très poli, et il ne faut pas être excessif non plus, mais en tout cas ce n’est pas mal vu.

Voilà, je n’ai rien d’autre qui me vienne en tête pour le moment, concernant les usages à table. Si les autres double-diplômants passent par ici, ils pourront peut-être compléter…

Un jour, je ferai peut-être d’autres messages sur les bonnes manières, mais il faut que j’en apprenne un peu plus. Sur les salutations par exemple, il y aurait beaucoup à dire (il y a des filles, on meurt d’envie de leur faire la bise, mais non on ne peut pas…). En tout cas, ce genre de petites différences culturelles est vraiment un des trucs qui m’amusent le plus dans la vie au Japon, j’espère en découvrir beaucoup d’autres…

dimanche 30 septembre 2007

En vrac

Comme ça fait longtemps que je n’ai pas fait de mise à jour, et qu’il y a quand même pas mal de choses à raconter, ce message sera un peu déconstruit, je vais tenter une série de brèves sur un peu tout ce qui est arrivé durant les deux semaines qui nous séparent de la dernière mise à jour… Le problème est en fait que je manque un peu de photos, c’est ça qui m’a un peu retenu, mais à un moment il faut bien se lancer et écrire, quoi. C’est parti, donc !


Hi Tech

On commence par quelques unes des mes nouvelles acquisitions, puisqu’il paraît qu’on est dans le pays de la haute technologie. Premièrement donc, j’ai acheté un dictionnaire électronique, dont vous pouvez voir une photo ci-dessous. Photo tellement réussie d’ailleurs que je me demande si je ne vais pas la vendre à Casio pour qu’ils s’en servent comme publicité. Bref. Vous pourrez remarquez le petit stylet et l’écran tactile qui servent à dessiner les kanji à main levée, et hop le dictionnaire les reconnaît. C’est assez génial. On pourrait croire qu’un tel appareil est superflu, mais en fait c’est vraiment indispensable. Et si je n’avais pas ce truc, je serais obligé de chercher les kanji que je ne comprends pas dans mon dictionnaire papier qui est bien plus lourd : c’est-à-dire que je dois compter le nombre de traits du kanji (sans me tromper sinon c’est mort), puis identifier la bonne clé, rechercher le kanji dans la liste… Autant dire qu’on passe cinq bonnes minutes sur chaque caractère avec ce procédé. Alors que là… Bon d’accord, c’était cher, mais comme de toute façon j’aurais été obligé de l’acheter à un moment ou à un autre, je me suis dit que plus tôt je l’achetais, plus ce serait rentable, non ?

Deuxième acquisition : un téléphone portable. Ben oui, il faut bien que je puisse appeler les gens qui sont au Japon avec moi, et les portables français ne marchent pas ici. Autant pour le dictionnaire j’ai vu grand, autant pour le portable je n’étais pas du tout ambitieux, et je ne l’ai jamais été d’ailleurs. Tout ce que je voulais, c’est un truc qui me permette de téléphoner, point barre. Sauf qu’évidemment je suis au Japon, et que là-bas les trucs simples ils n’ont pas l’air de connaître. Donc en voulant prendre le portable le plus basique de chez basique (et le moins cher, surtout), je me suis retrouvé avec ÇA. Ce monstre fait appareil photo, 5 mégapixels, excusez du peu. Pourquoi était-il si peu cher ? Mon opinion est que c’est parce qu’il s’agit du modèle 910SH de chez Softbank. Alors que maintenant on en est au 911SH, qui est le même mais en mieux. Vu comme les Japonais sont friands de nouveauté, mon super téléphone portable est déjà démodé. Ben écoutez, moi ça ne me dérange pas…

Enfin, la dernière acquisition n’est pas hi tech du tout, mais bien amusante. Il s’agit d’une télévision, trouvée au bazar de la résidence (organisé hier). Je sens que je vais pas mal la regarder, au vu des quelques programmes que j’ai découverts hier. Je pense qu’on peut apprendre pas mal de chose sur le Japon via la télévision… Bien sûr, les émissions débiles prédominent. Ma petite préférence va aux drama, ces séries/téléfilms tournés à la va vite avec des scénarios lamentables. A ce propos, si vous envisagez une carrière d’acteur, venez au Japon. Même sans formation, je suis sûr que vous serez meilleur que les acteurs de drama, qui sont proprement affligeants.

C'est comme les chiffres et les lettres, mais on n'y comprend rien...


Karaoké

D’aucuns m’accusent de n’être allé au Japon que pour le karaoké. Et ils auraient presque raison… Alors le karaoké, comment ça se passe ?

Mode d’emploi : vous faites une soirée à Tokyo. Restaurant, izakaya, nomihôdai, peu importe… Comme celle-ci, là, par exemple (c’était bon et on a bien mangé) :

Etape suivante : vous loupez le dernier train pour rentrer chez vous. Ce n’est pas si difficile, le dernier départ de Shibuya pour Hiyoshi est à environ 0h20. Vous avez donc loupé le dernier train, il vous reste 5h à tuer avant le prochain. Que faire pendant 5h dans le Tokyo nocturne ? Oui, vous pouvez aller en boîte, comme en Europe. Ou alors vous pouvez faire comme tout bon Tokyoïte et aller passer la nuit au karaoke avec des potes.

Les potes en question étant ici Rémi et Tomohiro, un Japonais rencontré à Nantes il y a deux ans. Donc ici, les karaoké n’ont rien à voir avec la manière dont ça se déroule en Europe. On est enfermé dans une petite salle adaptée au nombre de personnes, on ne chante en aucun cas devant des inconnus. Dans la salle, une télé, deux micros, un bouquin avec la liste des chansons disponibles…

La formule est semblable au nomihôdai, à savoir qu’on paie au temps qu’on reste. Il y a une formule « soft » avec boissons soft à volonté, et une formule plus chère où les boissons sont alcoolisées... Après, il ne reste plus qu’à faire chauffer les micros…

Bon, mon problème est que le stock des chansons japonaises que je connais est forcément assez limité. J’ai quand même pu faire quelques chansons des films de Miyazaki, des génériques d’anime (dont un merveilleux délire Doraemon), et puis bien évidemment du Shiina Ringo. Il y a pas mal de chansons en anglais disponibles aussi, rassurez-vous. Et aussi quelques chansons en français ! J’ai repéré du Edith Piaf, France Gall (poupée de cire, poupée de son), et même du Polnareff (Love meeee…) !

Ah, oui, je précise qu'il vaut mieux savoir un peu lire quand même...



Tomohiro met le feu !

Bon, au bout de 5h on n’a plus de voix, mais c’est un détail.


Manger

Manger au Japon, c’est trop facile.

Je ne me fais pratiquement jamais la cuisine. Il y a des tonnes de petits restos où on peut manger bien, très vite, et pas cher. La palme revient aux magasins Matsuya et assimilés.

Le principe de ces restaurants est simple, et leur seul inconvénient est qu’ils ne sont pas bien grand et facilement bondés aux heures des repas. A l’entrée du restaurant, on trouve un distributeur sur lequel est affiché la liste des plats disponibles, avec photos pour ceux qui comme chacun d’entre nous ont un peu de mal à déchiffrer le japonais. On introduit la somme d’argent correspondante au plat choisi (exemple, Gyûdon 450 yens, je vous laisse faire la conversion, vous verrez que c’est trrrrès raisonnable). Le distributeur recrache… non pas le plat, rassurez-vous, mais un ticket avec le nom du plat. On n’a plus qu’à s’asseoir en posant négligemment le ticket devant soi, et d’ici 3-4 minutes votre festin arrivera. Vous n’aurez même pas eu besoin de prononcer un seul mot de japonais, et ça c’est fort pratique.

Sinon, il arrive quand même qu’on veuille se faire des trucs un peu plus « faits maison ». Dans ces moments-là, les râmen instantanés des divers combinis du coin sont une précieuse solution. Avec mon colloc Antoine, nous avons même tenté des pâtes japonaises un peu bizarres, associées avec des gyôza (raviolis chinois) et de la sauce achetée un peu hasard, sans savoir si c’était ce qui allait le mieux avec. Bilan des courses : c’était pas mauvais du tout finalement.


Welcome Party/Anniversaire d’Antoine

Jeudi soir, c’était la soirée de bienvenue organisée pour tous les étudiants étrangers. C’était très sympa, même les profs des Ecoles Centrales ont fait le déplacement pour l’occasion (celui de Nantes ne devait pas être trop dépaysé, vu le nombre d’élèves de son école présents ici). Ça a surtout été l’occasion de bien manger (c’était un buffet). J’ai fait le plein de sushi, et je confirme qu’ils sont bien meilleurs que ceux qu’on a en France.

On a ensuite enchaîné avec l’anniversaire d’Antoine, qui se trouvait être le même jour. Il a eu comme cadeau un magnifique Mario géant, dont il s’est montré ravi apparemment. Personnellement, j’ai surtout apprécié l’excellent gâteau, acheté un peu à l’arrache pour l’occasion (heureusement que les magasins ferment tard, au Japon). Vous pourrez remarquer que le gâteau est personnalisé, avec la retranscription du prénom « Antoine » en katakana. La classe, tout simplement.



Lock-up

La welcome party nous a permis de faire connaissance avec les Nantais pionniers, ceux qui sont partis en double diplôme il y a deux ans (les premiers à participer à ce type d’échange avec le Japon). Vendredi, ils étaient diplômés, et pour fêter ça, samedi soir l’un deux nous a invité au Lock-up, qui est l’un des bars les plus célèbres Shibuya (le terme bar n’est pas très juste puisqu’on y mange aussi, il s’agit un fait d’un izakaya pour être précis).

Pourquoi est-il si célèbre ? Parce que c’est un bar à thème, comme il y en a quelques-uns à Tokyo, et celui-ci est assez original puisque son thème est la prison (comme on pouvait s’en douter au vu du nom).

Pour y accéder, on descend par des escaliers très sombres, c’est plein de bruits lugubres, et on est accueilli par une hôtesse qui nous passe les menottes pour nous mener à notre cellule. Oui, au Lock-up on mange dans des cellules, avec barreaux aux portes et tout. Non seulement c’est rigolo, mais c’est très bien pensé car on est vraiment tranquille, on n’a absolument pas l’impression d’être dans un bar immense (je me demande combien de cellules il y a), c’est comme une vraie soirée entre amis.

Le décor est plutôt bien fichu, la serveuse était habillée en détenue, les alcools étaient parfois servis dans des éprouvettes ou tubes à essai, certains des plats étaient piégés (extrêmement épicés). De temps en temps, il y a une animation : toutes les lumières s’éteignent, on entend des cris, des monstres se baladent dans les couloirs et entrent dans les cellules pour assassiner deux trois personnes… Bref, c’est du grand n’importe quoi mais bien fichu, à la nipponne donc, et ça fait qu’on passe une soirée hyper sympa quand même. Quelques photos ci-dessous…

La serveuse. On ne voit pas très bien, mais elle est en train de verser l'étrange contenu d'un tube à essai sur un plat qui, au départ, avait pourtant l'air bon...


Le plat en question. Regardez-bien, vous pouvez voir un morceau de tentacule de poulpe. ça fait peur, mais en fait c'est bon, je vous assure.



On est peut-être dans une prison, mais on enlève ses chaussures, non mais sans blague.


Bon, voilà pour aujourd'hui. La prochaine fois, j'essaierai de vous parler de la vie à l'université, qui n'a véritablement commencé que cette semaine. Mais pour ça, il faudrait que je prenne quelques photos du labo et de mes collègues...


dimanche 16 septembre 2007

Logement/Chûkagai/Le port

Comme certains se soucient suffisamment de ma petite personne pour s’inquiéter de mon logement, je les rassure tout de suite : on est TRÈS bien installés.

Pas vraiment une habitation « à la japonaise », mais quand même : on retire ses chaussures à l’entrée, parce que le parquet est chouette et brillant, il ne faudrait pas l’abîmer. Une chambre suffisamment grande, avec un placard et un frigo, à côté du lit (!), ça fait du bruit la nuit mais pas trop. Placard, bureau, il n’y a pas énormément de place pour ranger des affaires, mais vu le peu que j’ai amené, c’est bien suffisant. On peut remarquer qu’il y a également, au-dessus de la fenêtre, un petit appareil béni des dieux : l’air conditionné. On pourrait prendre ça pour un luxe, c’est tout simplement indispensable pour dormir correctement (ne surtout pas le laisser toute la nuit, mais au moins faire chuter la température un peu avant). Et c’est bien agréable quand on rentre de balade en étant tout moite et tout collant… Le seul souci a été de déchiffrer les inscriptions de la télécommande.

Lit et frigo...

Petit bureau...


La cuisine et la salle de bain sont communes à moi et à mon colocataire (je vous parlerai de lui un autre jour, je pense). Nous avons a de la chance d’avoir déjà une cuisine semi-équipée, à savoir que les locataires précédents nous ont gracieusement laissés quelques assiettes, couverts, casseroles et surtout bouilloire ! La salle de bain est quant à elle très spacieuse…

Coin cuisine...

Et douche !


Bref voilà, on a de la chance. Maintenant, visitons un peu de Japon. Comme Tôkyô, c’est un peu trop connu, nous autres Français (donc snobs) avons préféré nous intéresser d’abord à la ville dans laquelle nous habitons. Parce que Yokohama, l’air de rien, est la deuxième ville du pays en nombre d’habitants…

Il s’est avéré que c’était une très bonne idée. Le coin touristique de Yokohama, c’est le quartier chinois, Chinatown pour les touristes, Chûkagai (中華街) si on veut se la jouer un peu. C’est un quartier très sympathique, plein de façades très belles dans le style chinois, plein de ruelles très étroites et animées, plein de gastronomie et plein de boutiques de souvenirs inutiles, comme de bien entendu. Bah, tout ça ça donne surtout pas mal de photos… Il semblerait d’ailleurs que si nous, nous avons le cliché du Japonais à Paris qui n’arrête pas de brandir son appareil pour photographier tout et n’importe quoi, le Japonais se représente également l’Occidental touriste comme un type qui n’arrête pas de sortir son appareil pour photographier tout et n’importe quoi. Et c’est bien vrai. J’ai quand même pris un certain nombre de choses débiles en photo, depuis le début de mon séjour ici. Des fils électriques par exemple. Des devantures de magasin, aussi, mais ça nous en parlerons dans un futur post qui s’appellera « Franponais » (ah, ah, suspense…)







Bon et après Chûkagai, nous sommes allés au port de Yokohama, qui est tout à côté. Parce que, on a tendance à l’oublier, nous ne sommes vraiment pas loin de la mer. Même si mer ne signifie pas « plage » au Japon. Essayez de trouver une plage là-dedans vous.



En tout cas, le port est superbe et n’a pas cet aspect « industriel » qu’on pourrait craindre en le voyant de satellite. Il y a pas mal de jardins tout autour, et le terminal où les passagers embarquent est une bâtisse magnifique. C’est de là qu’ont été prises la plupart des photos qui vont suivre, pour ceux que ça intéresse c’est sur Google Earth 35°27’04 N, 139°38’48 E. Nous étions fort bien, à goûter un peu de vent marin, et la nuit s’est mise à tomber, doucement (vers 6h). Nous avons pu assister à l’éclairage progressif de la ville (avec la Landmark Tower, plus haute tour du pays) et au spectacle de l’illumination de la grande roue (la plus grande du monde).

C’était tout simplement bien. J’étais heureux.





J’en profite pour faire une petite parenthèse. Comme il fait chaud, et qu’on marche beaucoup, on a forcément très soif dans ce pays. Fort heureusement, il y a des distributeurs de boissons à vraiment tous les coins de rue. Ce n’est pas trop cher (dans les 120 yens, soit 70 centimes d’euro) mais la plupart du temps, ce sont des boissons dont on a jamais entendu parler… Des fois, j’ai trop peur de me mouiller, donc je me rabats sur le bon vieux Coca-Cola (j’ai le droit de citer des marques, au fait ?), mais d’autres fois, plus téméraire, je me risque sur le bizarre. Testés sur le port de Yokohama, je recommande particulièrement le café au lait glacé, très bon (ça a le goût de glace au café, tout bêtement), ainsi que le thé au lait glacé. Comment ? Vous n’en avez jamais bu ? Pourtant, d’après l’emballage, c’est une spécialité typiquement française. Si, si, la preuve :