dimanche 13 décembre 2009

Test MP3

mercredi 24 décembre 2008

Kurisumasu





Et voilà, c'est Noël.
Cet évènement vaut bien une petite mise à jour, quand même. Parce que récemment je relisais mes précédents articles de blog (c'est certes une démarche un peu narcissique, mais j'assume, je le suis) et, esprit de Noël aidant, je trouvais que quand même, j'étais méchant et je disais du mal des Japonais.
Mais aujourd'hui c'est spécial, aujourd'hui tout le monde s'aime et tout le monde est formidable, alors attention, je vais essayer de dire du BIEN du Japon. Accrochez-vous.

Il y a une chose qu'il faut quand même reconnaître au Japon. C'est un pays PRATIQUE. Mais vraiment très très pratique. Tout le monde vous parlera des trains qui arrivent à l'heure (une minute est considéré comme un retard), des supérettes ouvertes 24/24 dans lesquelles vous pouvez acheter des choses aussi essentielles qu'un Coca-Cola ou un Nikuman, même à 3h du matin et au même prix que n'importe où ailleurs.
Bon d'accord, ça c'est les trucs connus, mais ce n'est pas tout. Tiens par exemple, l'autre jour je voulais m'acheter du café. Le problème, c'est que les Japonais ont tendance à préférer le café instantané, justement parce c'est plus PRATIQUE, tu vois. Moi je m'en fiche d'avoir un café pratique, j'en veux un bon, alors je tente une nouvelle marque de café filtre, comme ça pour voir.

Alors déjà surprise, ça ne se présente pas du tout sous la forme d'une poudre mais sous la forme de sachet, comme ça :


Oui, vous aurez remarqué que c'est "Mon Café" en français, parce que le français est un signe de bon goût et de distinction.
Et là on enchaîne sur un truc génial. Pour ouvrir le sachet sans aller chercher ces ciseaux et sans avoir les muscles de Sylvester Stallone, les Japonais ont eu une idée lumineuse : ils ont fait une encoche !


Ça n'a l'air de rien, mais des encoches comme ça, il y en a sur tous les sachets, que ce soit la poudre pour les ramen, les sucrettes, les recharges de shampooing... Hé ben ça change la vie. Ouvrons donc notre sachet de café sans le moindre effort et explorons l'intérieur :



Ah ouais, chelou, c'est quoi ce truc ?
Grâce aux explications aussi claires que précises sur le paquet (bon d'accord, c'était tout dessiné, parce que moi le japonais j'y comprends rien), on arrive en deux seconde à fabriquer un petit pont au-dessus de la tasse.



Et hop, y a plus qu'à verser l'eau chaude. Fantastique, non ?
Bon, le café avait un goût de jus de chaussette, mais c'est accessoire. Zut, j'avais dit que je ne disais rien de mal aujourd'hui.

Oh puis, si, disons un peu de mal. J'y reviendrai probablement dans un post ultérieur (celui qui racontera notre soirée de Noël, sûrement), mais les Japonais n'ont vraiment rien, mais rien compris à l'esprit de Noël. Pourtant je ne croiyais pas être un ardent défenseur de Noël, et je me fiche totalement de la signification religieuse de la fête, mais il m'a fallu attendre d'être au Japon pour me rendre compte que Noël me tenait un peu un coeur quand même. Par exemple, ça me pose problème quand on confond Noël avec la Saint-Valentin. Et aussi quand on me colle une présentation de recherche un 25 décembre (m'avaient déjà fait le coup l'an dernier, ces cons). Ou encore quand je vois dans la rue des affiches qui osent suggérer d'aller passer Noël au KFC.



Avant de rejoindre les autres pour le repas de ce soir qui s'annoncent des plus délicieux, je ne peux m'empêcher de finir sur une petite note de franponais. Noël est une bonne occasion de s'en donner à coeur joie, en particuler pour les pâtisseries (une pâtisserie qui n'a pas un nom français, c'est pas une pâtisserie, semble-t-il). Tiens par exemple, ce gâteau de Noël, là, au Resto U :



Bon, ça on commence à être habitué. Ce qui me fait plus bizarre, c'est quand je reçois un colis de France (merci papa maman), avec des produits bien français... mais qui font du franponais quand même. Par exemple, les délicieuses papillotes Révillon, que j'adore, sont comme vous le savez accompagnées d'un petit feuillet comportant quelques citations d'hommes célèbres. Et là aujourd'hui, paf, deux fois de suite on me fait le coup du franponais :


Ça m'a fait mal, quand même.

Bon, sur ce, vive Noël, et à la prochaine.
Ah tiens tant que j'y pense, je remercie mille fois Maxou pour m'avoir fait découvrir la version kikoolol de ce site.

mardi 25 novembre 2008

Macho, macho man...



Je ne sais plus si je vous avais déjà vaguement parlé du mode d’écriture japonais. Pour faire court : c’est compliqué.

Les hiragana et katakana, ça va encore. Mais les kanji (c’est-à-dire les caractères chinois utilisés dans la langue japonaises) sont assez laborieux à apprendre, il y en a plein et ils se ressemblent tous. De manière générale, il y a quelques formes primaires (口,日,月,糸,土…) et les kanji plus compliqués ne sont jamais qu’une combinaison de ceux-là. Au bout d’un moment on finit par distinguer de façon réflexe des trucs comme 墓 et 基, ou 折 et 祈. (désolé pour ceux qui ne peuvent pas voir les caractères japonais sur leur ordinateur, je mettrai des images pour les kanji importants de la suite de mon propos).


Bref les kanji c’est embêtant à apprendre, mais il n’empêche que c’est rigolo. Et c’est surtout une source intarissable de sujets de conversations avec les Japonais. Parce qu’on n’est jamais maître de sa propre langue. Et de la même manière qu’on on peut toujours trouver comment coller des Français sur des règles de grammaire ou d’orthographe un peu tordues, on peut coller les Japonais sur des kanji. Il faut dire qu’une fois qu’on maîtrise les kanji de base, il est tentant de faire joujou avec son dictionnaire pour aller voir des kanji un peu plus bizarroïdes, et des fois on tombe sur des monstres. Comme le kanji qui veut dire « le cauchemar » :

Qui est donc le seul kanji qui réussit à provoquer ce qu’il signifie.

Enfin non, y a celui qui veut dire « dépression » aussi :


Mieux : les kanji permettent de se rendre compte que les Japonais, en plus d’être de gros pervers comme nous l’avons brillamment démontré tout à l’heure, sont également de sacrés machos misogynes.

Quand vous débutiez les japonais, on vous a dit que c’était rigolo les kanji, il y a plein de moyens mnémotechniques pour les apprendre. Par exemple, vous prenez le kanji de l’arbre (木). Et si vous le copiez trois fois comme ça :

Vous obtenez le kanji qui veut dire… la forêt ! C’est génial, hein ?


Mmmmoui… Si vous le permettez, j’ai un autre exemple, qu’on sort moins souvent aux débutants. Je prends donc le kanji de la femme, un des kanji qu’on apprend en premier, quasiment en même temps que celui de l’arbre.

Voilà. Ça c’est une femme. Donc je fais comme pour l’arbre, je le copie trois fois :

Et ça ça veut dire quoi ? « Bruyant, tapageur, assourdissant ». C’est génial, hein ? Et puis on peut faire encore plein de composés marrants. Par exemple une roue (輪) et trois femmes (姦) ça donne 輪姦 : un viol collectif.


Amusons-nous à regarder quelques kanji dans lesquels figure le sinogramme pour « femme » :

嫌い : haine, aversion, détestation

妄 : irréfléchi, délirant

嫉妬 : ah, là il y est même deux fois et ça veut dire “jalousie”.


Bon techniquement, les vrais coupables sont les Chinois, ce sont quand même eux qui ont inventé ces caractères. Mais on pourra remarquer que Adam, Eve et les mythes judéo-chrétiens n’y sont pour rien. En Asie aussi, pour quelque mystérieuse raison, la femme c’est le MAL. Cela méritait d’être signalé.



A part ça, je signale une mise à jour de la galerie photo avec des photos de notre excursion de dimanche à Takao-san. Tout simplement parce qu’au Japon c’est l’automne, et alors qu’en France l’automne est une saison triste, moche et propice à la mélancolie, au Japon l’automne c’est beau et c’est une occasion d’aller se promener pour admirer les feuilles rouges des arbres. On appelle ça 紅葉 « kôyô », les deux kanji signifiant respectivement « écarlate » et « feuille ».

Le Takao-san étant une des destinations les plus prisées pour kôyô (pour cause entre autres de vue imprenable sur la vallée de Tokyo et sur le mont Fuji), on m’avait dit qu’il risquait d’y avoir pas mal de monde. D’accord, mais je ne m’attendais quand même pas à un truc équivalent à Shinjuku aux heures de pointes sur tout le long de la balade. Pour la communion avec la nature, on repassera, mais bon ça fait quand même un truc à raconter.


Shinjuku aux heures de pointe. Mais pff, après Takao-san, même pas peur.


Et enfin, j’ajoute deux petites vidéo. L’une est un complément au passage sur la faune dans le billet « un blog de qualité ». Vidéo prise depuis ma fenêtre, quelques corbeaux avaient décidé de faire leur ballet dominical. A voir avec le son.

La deuxième, c’est sur les trains japonais. Si vous avez vu des reportages sur le Japon, on vous a sûrement montré des Japonais qui faisaient bien sagement la queue sur le quai en attendant l’arrivée du train. Et vous vous êtes dit « waou, ils sont drôlement disciplinés, quand on pense au bordel que c’est le métro parisien… ».



Oui. Bon. D’accord. C’est vrai, les Japonais font la queue, il y a des marques au sol pour ça. Mais je n’y vois pas vraiment la marque d’un quelconque altruisme. Parce que ce que le reportage ne vous montre pas, c’est qu’une fois que les portes du train se sont ouvertes, c’est comme en France et partout dans le monde. C’est LA GUERRE.



A la prochaine, chers petits amis.


dimanche 16 novembre 2008

Père vert


Hop, c'est la folie, les affaires reprennent, on fait de la mise à jour une fois par semaine maintenant.
Et pourtant, il ne s'est rien passé de folichon cette semaine. C'est juste que dans les commentaires de la note précédente, on m'a posé quelques questions pertinentes. Je cite :

"Comment as-tu fait pour prendre cette photo, sale pervers ? As-tu photographié d'autres japonaises ?

Et au fait, c'est une rumeur ou pas, les transports en commun réservés aux femmes, à cause des sales pervers comme toi ?"

Je m'en vais donc vous causer des pervers du Japon, et de ces fameux transports réservés aux femmes. Voilà qui devrait, une fois de plus, me garantir de l'audience et moult commentaires. Mais d'abord, en guise de préambule et pour ménager le suspense, parlons un peu statistiques.


Vous ne le savez peut-être pas, mais ça fait plus d'un an que je vous flique, oui vous, visiteurs de mon blog. Il y a un outil formidable qui s'appelle Google Analytics et qui me donne plein d'informations sur le trafic des gens qui passent par ici. Le nombre de visites par jour, de quelle ville vous venez, comment vous êtes arrivés ici etc. Et c'est très rigolo de voir les résultats. Je vous fait partager, parce que je suis gentil.

Ce blog tourne à une moyenne de 10 visites par jour environ (ce qui n'est pas pareil que 10 visiteurs, si vous venez 2 fois c'est compté comme 2 visites). Il y a eu un gros pic de fréquentation le 9 mars (30 visites), jour où je dévoilais en exclusivité les secrets de la pièce de 500 yens. Pour leur extrême majorité, les visiteurs viennent de France (62%) et du Japon (19%), et aussi pas mal du Canada, du Brésil et d'Allemagne. En France, la ville qui m'apporte le plus de visites est Besançon, je crois avoir ma petite idée sur qui en est la cause...
La page la plus visitée de ce blog est d'assez loin celle sur la politesse et les bonnes manières à table. Elle est même devenue une véritable référence : si vous tapez "bonnes manières japon" sur Google parce que vous souhaitez vous renseigner là-dessus, ma page arrive troisième résultat (et il fut un temps où elle était première, elle le serait peut-être restée si je mettais à jour plus souvent aussi...). On m'a même déjà contacté pour des renseignements (une lycéenne qui faisait un exposé sur les règles de politesse au Japon, je crois). Bref, cette page est ma fierté. Ça m'avait pris du temps à écrire, en plus.
Bon, l'information la plus rigolote donnée par Google Analytics reste quand même les "sources de trafic". Parce que si la plupart d'entre vous arrivent sur cette page en tapant directement "jejeaujapon.blogspot.com" dans la barre d'adresse, ou en cliquant sur le lien laissé par Harl ou Maxou, certains arrivent ici grâce à Google. Et là ça devient amusant, parce que je peux voir les mots-clés qui ont été tapés.
En premier lieu, "jejeaujapon" bien sûr, pour ceux qui ne se souviennent pas forcément de l'adresse complète du blog. Il y a également pas mal de gens qui recherchent des traductions comme celles de "Nanimo wakaranai" ou de "joyeux anniversaire". Des gens qui tapent "keio blog" (ça, ça sent les futurs double-diplômants qui veulent en savoir plus) et "bonnes manières japon", donc. Plus original : des gens cherchant des informations sur l'émission "Pythagora Switch" et d'autres qui veulent les sous-titres du film "L : Change The World" (non, je ne les ai pas, désolé). Et plus bizarre : je me demande ce que cherchaient les quatre personnes qui ont tapé "tentacule de poulpe" dans Google, ainsi que tous ceux qui ont tapé des variantes autour de "japon mini-jupes" (et même un "école d'ingénieur mini-jupe"). Nul doute que ce post devrait me valoir quelques nouveaux mots-clés très prometteurs, je vous tiens au courant.




Bon, passons aux choses sérieuses. La question était donc : comment j'ai fait pour prendre la photo des deux japonaises ? La réponse est très décevante : ce n'est pas moi qui l'ai prise, je l'ai tout bêtement trouvée sur Google Images. Je ne me rappelle plus quels mots clés j'avais tapé, mais ce n'est pas si difficile à trouver.
Mais c'est l'occasion de parler de la photographie au Japon. Ici, TOUS les téléphones portables font appareil photo (et sont même capables de scanner les codes-barres). C'est une fonction indispensable sans laquelle les Japonais sont strictement incapables de survivre. Ils ont besoin de noter quelque chose (le prix et l'emplacement d'un article dans un magasin par exemple) ? Ben voyons, ils le prennent en photo avec leur portable, c'est tellement plus simple et rapide que de sortir son crayon et du papier.
Mais à chaque fois que vous prenez une photo avec votre portable, au moment où le petit oiseau sort, un léger bruit se fait entendre. Un "clic-clac", un "ding", les sons varient, mais il y en a toujours un. Vous pouvez essayer de mettre votre portable en mode silencieux si vous voulez : le son de l'appareil photo est strictement IMPOSSIBLE à désactiver. Il est o-bli-ga-toi-re.
Pourquoi ? Hé bien, parce que certains pervers se servaient discrètement de la fonction photo pour photographier ce qui se trouve sous les jupes des pures jeunes filles. Cela posait problème, et apparemment le phénomène était assez important pour que les fabricants de téléphones se voient obligé d'ajouter un son dissuasif au déclenchement de l'appareil...

Toutefois, on m'a donné un truc pour photographier en toute impunité. Le téléphone a certes une caméra extérieure pour les photos normales :


Mais aussi une caméra interne pour s'auto-prendre en photo.


Donc il suffit de faire croire qu'on est en train de se prendre en photo, alors qu'en réalité on est en train de photographier la jolie jeune fille d'en face...


Je ne vous dirai même pas qui est l'esprit tordu qui a pu inventer cette technique. Je n'ai jamais pratiqué en tout cas, et ce n'est pas dans mes projets immédiats.


Aaah, le Japon, pays de pervers... Un cliché qui a la vie dure et qui est presque aussi répandu que Le Japon : entre tradition et modernité (cliquez sur le lien et lisez les commentaires, c'est à mourir de rire).
Cliché qu'ils font tout pour entretenir, il faut bien avouer. Déjà dans n'importe quel combini on trouve de la revue coquine à portée de main, sans aucune protection ou censure. Donc les gamins qui s'y baladent peuvent déjà très facilement s'en mettre plein les mirettes. Et même dans les magazines "normaux" de manga et de jeux vidéo, par exemple, les Japonais se sentent obligés de caser de la pin-up. Les pages centrales seront dédiées aux filles en maillot de bain, le plus souvent très jeunes, en tout cas clairement pas majeures. Certes rien de pornographie (la pornographie mettant en scène des mineurs est quand même interdite), mais les tenues légères et les poses ne laissent aucun doute sur la finalité de la photo.



Autre aspect : les transports en commun. Et oui Mathieu, c'est bien vrai, il existe au Japon des wagons réservés aux femmes. Non pas par discrimination, mais justement pour éviter les attouchements dans le train, qui étaient devenus apparemment trop fréquents. Toutefois, le wagon en question n'est réservé aux femmes que sur certains trains et à certaines heures : en gros, les heures de pointes, quand le train est bondé et que le risque de "chikan" (c'est comme ça que ça s'appelle) est plus élevé. Le reste du temps, hommes et femmes arrivent apparemment à cohabiter sans trop de problèmes.


Alors, le Japon, pays de pervers ou non ? Ça va peut-être vous étonner, mais mon opinion là-dessus est : non. Ou du moins pas plus que les autres pays.
Déjà, il faut bien se mettre dans la tête que le Japon n'a pas notre passé judéo-chrétien. Et ça change tout. Parce que même si la France n'est plus le pays de croyants pratiquants qu'elle était, le fait est que la morale judéo-chrétienne est largement ancrée dans notre culture. Au Japon, non, mais ça ne veut pas dire que c'est un pays immoral. Simplement, le rapport à la nudité et au sexe n'est pas vraiment le même. Dans notre culture, un onsen mixte, ça choque. Les Japonais d'il y a 50 ans, ça ne les choquait pas du tout. Maintenant un peu plus, parce que les Américains sont passés par là et ont fait comprendre aux Japonais que des hommes et des femmes qui prennent leur bain tout nus ensemble, c'était le Mal. Les onsen mixtes existent toujours mais sont en extrême minorité, il faut les chercher.

Cela c'était pour expliquer l'extrême facilité à se procurer des images coquines en tout genre. Les attouchements c'est autre chose, et là quelle que soit la culture il n'y a pas d'excuses : c'est vraiment un truc de pervers.
Seulement, je pense que les Japonais ne sont pas plus pervers que les Français là dessus. Demandez à n'importe quelle Parisienne un peu jolie (et encore, c'est même pas obligé) ce qui lui arrive si elle se balade dans le métro avec une jupe un peu courte. Les filles n'ont pas besoin de mettre les pieds au Japon pour vivre des horreurs. J'ai déjà lu et entendu des témoignages hallucinants sur des actes qui allaient bien plus loin que le pelotage (le summum étant une fille qui s'était fait éjaculer dessus), et ce dans le métro parisien ! Pas à Tokyo, là où il y a tous ces gros pervers, non ! À Paris ! Et tous les jours !

Alors pourquoi à Paris on n'a pas des wagons réservés pour femmes ? C'est là, je crois, que la mentalité japonaise entre en jeu. La Française qui se fait peloter dans le métro, elle va faire clairement comprendre au type qu'elle veut pas. Elle va prendre les autres passagers à témoin, elle va lui mettre une tarte, lui envoyer son genou dans les valseuses, ou elle va porter plainte, la réaction dépend de la personne, mais le plus souvent il y aura un minimum de réaction quand même.
La Japonaise, non. La Japonaise, elle ne veut pas d'ennuis, elle ne veut pas se faire remarquer. Si elle se fait peloter, elle va attendre tranquillement que ça passe, en rougissant de honte et en retenant ses larmes. Et puis c'est tout. Mais ouf elle a sauvé la face.


Une campagne de prévention : "Ne vous laissez pas faire !"

La Japonaise, elle ne réagit pas, parce que "shô ga nai". Ça c'est LA formule japonaise qui résume beaucoup de la mentalité des Japonais, et qui me donne envie de leur mettre une baffe à chaque fois qu'ils la prononcent. En gros ça veut dire : "bah, c'est comme ça, on n'y peut rien, comment veux-tu que ça change ?"
Je dis bravo. On va loin comme ça. Et c'est pour ça que, au lieu d'inciter les femmes à réagir, au lieu de dissuader les pervers avec de vraies représailles (plutôt que le regard complice du policier), la si réputée sécurité nipponne a trouvé la solution : on sépare les hommes et les femmes. Comme ça, hop, plus de problème. C'est brillant, hein ?

(Bon si avec tout ça je ne booste pas mes statistiques, moi...)

samedi 8 novembre 2008

Un blog de qualité

Tiens, et si je faisais une petite mise à jour ? Ça faisait longtemps, hein ?
Et encore, là c'est uniquement parce que j'ai plein de trucs plus importants à faire. Théoriquement, je devrais faire du ménage, de la lessive, lire un livre très rébarbatif en anglais pour le labo, réserver le resto pour ce soir (ce qui sous-entend passer un coup de fil en japonais, et ça c'est toujours une aventure). Et tout ça, comme le disait Jean Dujardin à Aure Atika dans OSS 117, "J'ai pas envie". Du coup je mets mon blog à jour, ça me fait une bonne excuse pour remettre tout ça à plus tard.

C'est que moi, mon blog, c'est de la qualité, attention. La concurrence fait rage dans le monde des blogs, alors pour avoir de la clientèle il faut soit faire dans la quantité, comme Harl qui réussit à maintenir un extraordinaire rythme hebdomadaire, soit dans la qualité. Les regrettés Paul et Edmée réussissaient certes à concilier les deux, mais ils ne sont plus là et vous savez que les absents ont toujours tort. Sandra et JL ont récemment sacrément redressé la barre, mais ils n'arriveront pas à me faire oublier leur absence de mise à jour entre le 15 juin et le 16 octobre, ce qui fait quasiment aussi long que moi. Non mais. De toute façon, les blogs en couple, c'est de la triche et de la concurrence déloyale.
Oh, il y a aussi des petits nouveaux, c'est vrai. Eux aussi ont voulu faire comme les grands et avoir leur blog à eux. Ils nous ont même fait très peur au début, avec des blogs bilingues à mise à jour quasi-quotidienne (voir aussi celui-là dans la même veine). On peut remarquer que l'enthousiame du début est bien vite retombé et que les petits nouveaux ont préféré le glorieux chemin de leurs aînés. Même si certains rebelles s'en étaient éloignés dès le début en osant l'horreur qu'est le Skyblog. Hé oui.

Bref, rien de tout ça ici. Chez moi, on donne dans la qualité, dans la culture, ici c'est le rendez-vous des hautes sphères de la pensée, et vous allez terminer la lecture de ce billet un peu plus intelligent que vous ne l'étiez en le commençant (je sais, ça n'est pas encore flagrant, mais ça va venir, vous allez voir).

Commençons par parler un peu d'économie, et je m'étonne que les autres blogs aient passé le sujet sous silence, d'ailleurs. Tout le monde parle de sorties, de fêtes, de soirées... Alors que m'enfin quoi, mais c'est la CRISE ! Je ne sais pas si les effets s'en ressentent en France, mais nous autres, expatriés au Japon, nous avons eu droit à un intéressant petit phénomène. Tenez, je vous mets une courbe pour que vous voyiez bien :

Ceci, Mesdames et Messieurs, est l'évolution du taux de change du yen par rapport à l'euro, sur un an. Vous pouvez donc voir que l'an dernier, l'euro oscillait entre 160 et 170 yens. Croyez-moi, c'était plutôt agréable. Et là depuis septembre, on a vu une chute brutale et spectaculaire, ou au plus bas l'euro valait 115 yens (et en ce moment 125 yens, c'est à peu près stable depuis quelques jours). Et croyez-moi, quand on est payé en euro, ça fait une sacrée part de pouvoir d'achat qui disparaît d'un coup. Bah si un jour je dois signer un contrat d'expatrié, j'essaierai de penser à ce genre de petits détails. Vaut-il mieux être payé en euro, en dollars, ou dans la monnaie locale ? Ben en ce moment, sachez que le yen à la cote. J'ai entendu dire que le franc suisse aussi. C'est ridicule.



Allez, stop pour l'économie, parlons maintenant politique. Il paraît qu'un nouveau président américain a été élu. Sujet qui bien évidemment a passionné les Japonais. Non, je plaisante, déjà qu'ils ont du mal à se passionner pour leurs propres élections. Takeyoshi, de mon labo, a dit qu'il avait vu à la télé une Américaine expliquer combien elle était fière de son pays ce soir, et tout et tout, et il m'a demandé le plus sérieusement du monde : "J'ai du mal à comprendre ce sentiment. Pourquoi elle est fière ?"
'Fin bref. La télé japonaise a quand même diffusé le discours d'Obama après l'élection, parce qu'il faut bien après tout. Immédiatement après le discours a suivi un loooong reportage passionnant sur la petite ville d'Obama, près de Nagasaki. Une ville dynamique sur laquelle il y a tant de choses à dire, comme le prouve ce superbe reportage sur l'hôpital d'Obama (passez-le en avance rapide, hein, c'est ennuyant à mourir). Mais les habitants d'Obama se sont pris de passion pour l'élection américaine, soutiennent à fond le candidat métis et en ont même fait des chansons. Pourquoi soutiennent-ils Obama ? Quelque chose me dit que ce n'est pas pour son programme électoral, et que si la ville en question s'était appelée McCain (ce qui est peu probable au Japon quand même), ils auraient fait des chansons sur le vieux.
Bref tout ça pour rappeler s'il en était besoin que le Japonais et la politique, ça fait toujours trois.



Et maintenant, continuons notre parcours culturel en ne négligeant aucune merveille du champ du savoir humain : faisons un petit détour par la zoologie.

Parce qu'après tout, le Japon est super loin de l'Europe, et donc forcément il doit y avoir plein d'animaux complètement différents de ceux qu'on a l'habitude de voir. Hé bien oui. Mais ça n'est pas forcément réjouissant.
Un des premiers trucs qu'on remarque au Japon, ce sont les corbeaux. D'accord, dit comme ça, ça ne paraît pas vraiment exotique. Mais il y en a vraiment partout (c'est un peu l'équivalent japonais des pigeons de la place St-Marc), et ils sont assez différents de ceux qu'on voit en Europe : plus gros, avec un bec terrifiant et un appétit vorace qui les incite régulièrement à déchiqueter les ordures que les Japonais laissent à même le sol au lieu de les mettre dans des containers comme les gens civilisés. Oh parfois, ils ont la présence d'esprit de protéger leurs sacs poubelle par un filet, mais des témoignages assurent que les corbeaux peuvent agir en groupe et soulever le filet tous ensemble. Intelligent, en plus de toutes ses tares.


Bon, il y a d'autres animaux. Par exemple des cafards. Ils sont gros, ils sont rapides, on ne sait jamais par où ils sont rentrés, et mon colloc et moi en avons une trouille bleue, ce qui est pratique. Et il n'y a pas que des cafards, mais toutes sortes d'insectes peu ragoutants, ainsi que des araignées petites mais qui sautent, ou plus grosses mais qui (encore heureux) ne savent pas sauter. Et je ne parle même pas des bestioles lovecraftiennes que l'on croise parfois tard le soir, au sortir du campus, mais bon je n'ai pas toujours mon appareil photo sur moi.







N'hésitez pas à cliquer pour agrandir et voir tous les détails de ces horreurs.

Moi, avant de partir, on m'avait dit que c'était cool le Japon, parce qu'il y a des tanuki. C'est tout mignon les tanuki. Je n'en ai encore jamais vu.





Après la zoologie, passons à l'anthropologie (les plus misanthropes d'entre vous diront que c'est la même chose). Avec un sujet certes racoleur (il faut bien faire de l'audience, la qualité ça ne fait pas tout), mais ô combien passionnant : la Japonaise.

La Japonaise est un mythe. Combien en a-t-on vu, des jeunes ados et même des moins jeunes, rêvant d'aller au Japon pour y choper de la fille facile, persuadés que la Japonaise est un idéal de beauté et d'élégance, et puis c'est bien connu à Tokyo on croise des Koda Kumi à tous les coins de rue. La vérité est beaucoup moins jolie, hélas.
La Japonaise est petite, les jambes arquées, sans réelles formes féminines, et n'a le plus souvent pas un poil de classe. Elle est persuadée que s'acheter des chaussures à talons immenses lui donnera une démarche élégante. Sauf qu'elle doit se procurer des chaussures faisant bien deux tailles de trop (peut-être pour pouvoir les enlever facilement, chose utile au Japon), ce qui l'oblige à avoir le pied et la jambe pliés en permanence pour ne pas que la chaussure se barre. Le tout donne une démarche plus "chutogène" qu'autre chose. Heureusement la Japonaise s'équilibre miraculeusement grâce à un subtil balancier : son sac Vuitton systématiquement accroché au bras gauche, et son téléphone portable affublé de mille ornements et peluches kawaii à la main droite. L'élégance même, on vous dit.



Enfin j'exagère, des fois elles n'ont pas de talons ni de téléphone portable. Mais même dans ce cas, il y a un je-ne-sais-quoi qui fait que non, la Japonaise n'est décidément pas un idéal de beauté :




Voilà, on a fini notre petite promenade culturelle.
Je précise que la galerie photo a été mise à jour il y a quelques semaines avec les photos de mon voyage de labo dans le nord du Japon. Il manque certes les photos du onsen, ces fameuses sources d'eau chaude volcanique où on se baigne tout nu, mais la présence d'un appareil photo en ces lieux eût paru incongrue.
Pour plus de photos, vous pouvez aller voir chez Harl, comme toujours, parce qu'il s'avère qu'on fait souvent des choses ensemble finalement (ne loupez pas celles de la Halloween Party).


(et je précise que le ton de la rubrique "anthropologie" était volontairement à charge et se moquait gentiment de la fille japonaise typique que vous pouvez rencontrer à Shibuya et un peu partout. Rassurez-vous, les Japonaises, c'est comme les Noirs et les pédés, y en a des biens. Même si pas beaucoup.)



dimanche 3 août 2008

Plan-séquence



Moi, j'aime bien le cinéma. Tout le monde vous le dira (ouaaaiiiis, je vais bientôt pouvoir voir Wall-E !!!). Hem. Bref. En cinéma, une de mes figures de style préféré est le plan séquence. C'est-à-dire quand le réalisateur tourne un long plan (en général plusieurs minutes), sans coupe, et avec du mouvement de préférence (je n'aime pas considérer un long plan fixe comme un vrai plan-séquence). L'intérêt ? Épater la galerie, oui, certes, mais aussi planter un décor, immerger le spectateur, imposer le temps réel etc. Réussir un bon plan-séquence demande beaucoup d'organisation, un excellent timing, et un cameraman très doué. Pour voir le genre de résultat que ça peut donner, vous pouvez aller voir ici un extrait des Affranchis (de Martin Scorcese) et les premières minutes de Boogie Nights (de Paul Thomas Anderson).



Il y a plein d'autres chouettes plans-séquence dans plein d'autres films. Un jour je vous ferai un petit florilège. Mais aujourd'hui, je voulais en profiter pour montrer quelques "plans-séquence" de Tokyo. Puisque c'est mon dernier jour au Japon (retour le 15 septembre), j'en ai profité pour filmer quelques endroits en essayant d'en capter le rythme, les bruits, le fourmillement, les gens... Bon d'accord, je ne suis ni Scorcese ni son cameraman, l'image n'est pas de super qualité (les versions non compressées sont par contre assez classe), ça tremble beaucoup, je me bouscule un peu dans les gens... Mais j'espère que ça pourra faire découvrir le Japon autrement qu'en photo. Direction la galerie...


Une discrète publicité...

dimanche 27 juillet 2008

Oh ! La belle verte !





Alors oui, pour nous autres au Japon, le 14 juillet est passé un peu inaperçu. Habituellement, l'Ambassade est gentille et organise un petit buffet pour les gens qui ont eu l'heur de s'inscrire sur le registre consulaire, un buffet censé être plein de fromage et autres saveurs du pays. Mais cette année, M. l'Ambassadeur qui n'a pas si bon goût que ça nous a fait comprendre que les festivités seraient réservées aux VIP, ce qu'apparemment nous ne sommes pas.

"Mince alors" me direz-vous. "Alors vous autres, Français du Japon, avez loupé les feux d'artifices du 14 juillet ?"
Ha ha ha. Que nenni, pauvres gens. Parce qu'en été, au Japon, ont lieu un peu partout des Hanabi. Hanabi, en japonais, s'écrit 花火, le premier caractère voulant dire "fleur" et le deuxième "feu". C'est joli, non ? Bref, au Japon, pas besoin de prétexte aussi trivial qu'une fête nationale pour tirer des feux d'artifice, il suffit qu'on soit en été. Et devinez-quoi, c'est le cas.
Nous nous sommes donc rendus au port de Yokohama (remember un des premiers posts de ce blog) d'où était tiré un gros feu d'artifice. Signalons que les Hanabi au Japon, ça attire du monde. Le premier feu était tiré vers 19h30, mais nous étions sur place dès 13h30 environ, pour avoir les meilleures places.
C'était tout un bordel, parce que la plate-forme du port qui était la mieux placée pour observer le feu d'artifice ne pouvait accueillir qu'un nombre limité de personnes (3500 si j'ai bien compris), donc on nous a d'abord fait patienter dans une grande salle, pour enfin, vers 16h30, nous donner les billets nous donnant accès à la passerelle.
Bref, il faut être patient, et amener jeux de cartes, bouquins, lecteur mp3... Personnellement, le temps ne m'a pas paru long, parce qu'après une semaine épuisante (y compris le samedi où je suis resté bosser jusqu'à 21h30), la perspective de passer mon dimanche à ne rien faire qu'être assis au soleil avec des potes me réjouissait.



Le feu d'artifice en lui-même écrase complètement la concurrence française. Il a duré précisément 1h15, d'accord il n'y avait pas de musique, mais le feu se suffisait largement à lui tout seul. Apparemment, le feu était sponsorisé par diverses entreprises japonaises, chacune ayant un tronçon de 5 ou 10 minutes. Évidemment, chacune essaie d'impressionner davantage que les concurrents, donc ça pète pas mal, avec des figures que je n'avais encore jamais vues, comme des feux d'artifice dessinant des têtes de chat et de Doraemon (c'est lui) dans le ciel.
Évidemment, tout ça est dans la galerie photo. Étrangement, mon appareil est très mauvais pour prendre des photos de nuit, mais il se débrouille très très bien pour les vidéos, qui sont moins ridicules que ce que je pensais (ça tombe bien, j'en ai pris plein). Il faut juste imaginer ça avec des bruits d'explosion tellement puissants qu'ils font trembler le sol...


Bon, maintenant parlons un peu cinéma. Je me suis assez souvent plaint de la sortie extrêmement tardive des films américains ou européens sur le sol nippon. L'heure est venue de passer aux avantages : la sortie des films japonais avant le reste du monde. Et des fois, les films japonais, ils sont vachement bien. Par exemple, l'un de mes réalisateurs préférés est Hayao Miyazaki (probablement l'un des seuls réalisateurs dont j'ai vu tous les films, avec Tim Burton et Steven Spielberg), le monsieur qui a fait Mon Voisin Totoro, le Voyage de Chihiro, et Princesse Mononoke, pour citer les plus connus et en vous faisant grâce du titre japonais.
Bref, le monsieur vient de sortir un film, qui risque fort d'être son dernier, et dont le titre est littéralement : Ponyo du haut de la falaise. C'est un film très orienté enfant, une sorte de remake de La Petite Sirène à la sauce Miyazaki. C'est mignon comme tout, avec des tas de scènes pleines de grâce et de poésie, mais c'est quand même moins génial et intense que Chihiro par exemple. Mais je suis content, j'ai compris quasiment tous les dialogues sans intérêt, seuls les principaux enjeux de l'histoire m'ont échappé...



A noter que la musique est toujours de Joe Hisaishi, qui a pour l'occasion composé la chanson de Ponyo qui vous pirate le cerveau. Un conseil : ne cliquez pas, sinon vous l'avez dans la tête pour au moins trois jours.
Pour ceux qui aiment les bandes originales, voici deux musiques sympa de la soundtrack de Ponyo. Ami lecteur, sauras-tu retrouver le morceau classique parodié par Joe Hisaishi dans cette musique (sachant que cela correspond au moment où Ponyo "chevauche" un tsunami dans le film). Et un autre morceau tout mignon.

Et pour finir, et justifier le titre du billet, la comédie musicale Wicked est épatante. Je n'ai pas trop mal compris en plus (connaître l'histoire avant aide beaucoup). Mais je reste très impressionné par les types qui arrivent à pondre des mise en scène pareilles avec grosses machineries, décors qui changent tout le temps, pas de temps mort etc.



Rappel : je rentre en France le 4 août, atterrissage à 17h30. Je vous dis donc à très bientôt, pour ceux que je reverrai sûrement à ce moment-là.