samedi 29 décembre 2007

Nouvelles photos en lignes

Voilà, comme promis, j'ai également mis dans la galerie les photos de notre excursion à Nikkô, qui date quand même du 3 novembre. Je n'avais jamais eu le courage d'écrire un post là-dessus, mais il faut reconnaître que quelques photos commentées c'est bien mieux.
Je vous préviens juste que si les photos du repas de Noël sont un véritable festival d'yeux rouges, les photos de Nikkô sont quant à elles un festival de surexpositions et de contre-jours. La faute au soleil qui n'était toujours là où il ne fallait pas. Mais au moins il y a eu du soleil. Et puis, si j'avais eu un quelconque talent de photographe, on pourrait croire que toutes les photos ont été prises par Janusz Kaminski. Vous savez, le directeur photo de Steven Spielberg. Un type formidable, qui adore les surexpositions justement. Il suffit de prendre n'importe quelle image de n'importe quel film de Spielberg depuis A.I. pour s'en rendre compte. Tiens, par exemple, du Minority Report, là.




Bref, mes photos de Nikkô sont un peu moins bien maîtrisées au niveau de la lumière, mais faites vous plaisir quand même... C'est là.

mardi 25 décembre 2007

Soirée de Noël


Ça y est, les photos de notre soirée de Noël sont en ligne. J'ai mis un lien vers la galerie sur le côté gauche, pour que ce soit plus facile d'accès.
Donc comme il s'avère que les Japonais ne savent pas fêter Noël proprement (la preuve : je vous écris du labo, hé oui je bosse un 25 décembre), nous avons décidé, nous autres Frenchies de l'International House, qui avons Noël en un peu plus haute opinion, de prendre les choses en main. Et de fêter Noël entre nous, avec un VRAI repas (qui se voulait classe et distingué), et des cadeaux à la fin. Il y avait donc tous les Français de l'International House, plus quelques "extérieurs" comme Mallya, la copine de mon colloc, et Pierre, le frère d'Edmée, ainsi que Matthias, un Allemand, et Hide, un Japonais qu'on connaît bien et qui voulait voir à quoi ressemblait un Noël à la française.
Le principe était que chacun devait cuisiner un truc classe et distingué, et chacun devait également offrir un cadeau à une autre personne, décidée par tirage au sort. Tirage au sort probablement truqué, soit dit en passant, mais bon. J'ai dû offrir quelque chose à une personne complètement inconnue, mais je m'en suis tiré en trouvant à la dernière minute une superbe pendule Totoro dont je suis maintenant super jaloux.
Côté cuisine, j'ai décidé de faire un tiramisu, parce que j'aime bien la pâtisserie, et quand on n'a pas de four, ben... Le plus drôle a été de fouiller tout Tokyo à la recherche de Marsala et de boudoirs.

Le repas était génial. Comme chacun avait cuisiné pour quasi 20 personnes, il y avait de la quantité, et je pense que ce Noël entre sans problème de le top 5 de mes plus gros pétages de bide. Au menu : petits fours divers, poulet crème, poulet basquaise, tacos, et divers desserts tels que tiramisu, tarte aux pommes, charlotte poire-chocolat (miam) et bûche bien sûr.
On a bien sûr craqué et ouvert les cadeaux un peu avant minuit... Pour info, j'ai eu une partition de Bach, le clavier bien tempéré.

Voilà, maintenant je pense que je vais jeûner pendant deux-trois jours (sauf que demain, j'ai ma bônenkai, mais je pense qu'on y reviendra).

Joyeux Noël !

Hé oui, j'ai fêté Noël avec huit heures d'avance sur vous...
Comme cadeau, une grande nouveauté sur le blog : la galerie photo. Je sais, c'est copié sur Harl, mais c'est plus pratique que d'écrire un long texte pour raconter tous les trucs passionnants qui m'arrivent... Bref, ça se passe ici.
Pour l'instant il n'y pas grand chose, mais dès que j'ai le temps, je mettrai les photos de la soirée de Noël qui vient tout juste de se terminer. Et puis, aussi mes photos de Nikkô, qui traînent sur mon disque dur depuis bien trop longtemps...
Mais pour l'instant, dodo. Parce qu'on a quand même sacrément beaucoup mangé, là...

dimanche 2 décembre 2007

Lab work

Aujourd’hui, je vais parler (et c’est pas trop tôt) de ce à quoi je passe le plus clair de mon temps. Parce que malheureusement, il ne m’arrive pas que des trucs exceptionnels comme des balades à Nikkô ou des apparitions remarquables (ou pas) dans des émissions télévisées japonaises… Non, la plupart du temps, je suis au labo ou en cours, et c’est assez routinier.


Donc voilà, mon labo c’est eux. En haut à gauche, c’est Ishigure-sensei, notre professeur donc. A côté de lui, Takeyoshi, le seul membre du labo qui essaie d’avoir un peu de classe, et accessoirement la personne avec laquelle je discute le plus, tout simplement parce qu’il a l’heur de parler un anglais plus que correct. Ah oui, parce que si par hasard vous trouvez que vous êtes mauvais en anglais, venez faire un tour au Japon, vous aurez l’impression d’être un dieu vivant ultra doué pour les langues. A part quelques énergumènes illuminés comme Takeyoshi avec son TOEIC 900, vous ne pouvez qu’être meilleur que les Japonais.

En ce moment, tout ce beau monde (enfin, la moitié de ce beau monde pour être précis, uniquement ceux qui sont en master) cherche du travail. Et oui, déjà. Au Japon, il est d’usage d’avoir trouvé du boulot avant le diplôme, pour pouvoir commencer tout de suite à travailler. Et aussi parce que d’après ce que j’ai compris, les entreprises n’embauchent pas toute l’année, il y a de grandes vagues de recrutement vers mars, et si on n’a pas son boulot à cette période, on est bon pour repasser l’année suivante…

A noter que cette photo a été prise dans une des nombreuses « Discussion rooms » où nous tenons nos réunions deux fois par semaine. Et chaque réunion dure facilement 2-3 heures…

Bon donc maintenant, qu’est-ce qu’on fait dans le labo proprement dit ?

J’aimerais vous dire qu’on bosse, mais ce n’est qu’à moitié vrai. Apparemment, le plus important est de faire acte de présence. Arriver tôt, repartir tard, et entre les deux on fait un peu ce qu’on veut (enfin pas trop quand même).

Du seul point de vue de la présence en tout cas, les étudiants font du zèle, pas de doute. Je ne pars jamais avant 18h et je suis toujours le premier. Il m’arrive parfois de rester franchement tard, genre 20h, et ils sont encore tous là ou presque. Bon, la fois où je suis parti à minuit, je les ai battus, mais je l’avais cherché, il faut avouer…

Donc dans le labo, ça n’est pas grave si on ne fait pas tout le temps des expériences ou des compte-rendu d’expérience. Il faut juste faire attention à ne rien faire qui puisse énerver le prof lors de ses nombreuses visites surprises. C’est pourquoi les mangas sont bien planqués. Les étudiants me disent qu’on peut facilement « sentir » le professeur venir dans notre dos grâce à son parfum très reconnaissable. Peut-être, mais moi je n’ai vraiment pas l’odorat fin, et je n’arrive pas à repérer une odeur particulière dans ce labo qui empeste les produits chimiques.

Ono-chan en pleine action...


Ah oui, donc, les produits chimiques. Je n’aurais pas cru, sachant que j’allais dans un labo spécialisé dans les fibres optiques, que ce serait à ce point de la chimie. Moi, je voulais apprendre plein de trucs sur la lumière et les télécommunications, et bien sûr je suis servi, mais la chimie j’ai toujours détesté ça. Heureusement, là ça va, parce qu’il s’agit essentiellement de travaux pratiques. C’est-à-dire que je ne cherche pas trop à comprendre le détail des réactions de polymérisation, je me contente de mélanger un peu de ci et un peu de çà, et miracle ça marche.

Tiens d’ailleurs, je m’en vais vous expliquer comment on fait une fibre optique, c’est amusant. Je m’excuse pour les termes anglais qui vont apparaître dans cet exposé, mais je ne connais pas les équivalents français. Soyez déjà heureux que je vous épargne les noms japonais…

Donc une fibre, c’est constitué d’un « core » (qui est le milieu, là où la lumière circule en fait) et d’un « cladding » (ce qu’il y a autour du core). La différence d’indice entre les deux milieux permet à la lumière d’être réfléchie et de continuer son petit bonhomme de chemin le long de la fibre.

Wikipedia m'apprend qu'en fait, on dit "coeur" et "gaine". Je le saurai, comme ça.


Donc on commence par mélanger différents produits dans un tube, on attend que ça durcisse et hop ça fait du plastique. On fabrique d’abord le cladding (sur la paroi du tube), puis le core, avec un plastique différent. Ça n’a l’air de rien dit comme ça, mais les réactions sont en fait très lentes, doivent être réalisées dans certaines conditions, et ça prend facilement une semaine de fabriquer ça :

Non ce n'est pas un tube à essai, c'est le plastique à l'intérieur du tube à essai.


Mais bon, ça, ça n’est pas encore une fibre : ça ne plie pas et ça ne fait pas plusieurs dizaines de mètres de long, comme votre regard attentif n’aura pas manqué de le remarquer. Pour en faire une fibre, il faut passer par une étape rigolote appelée heat-drawing. C’est-à-dire qu’on chauffe le tube jusqu'à le faire fondre, puis on tire. Je n’ai pas de photo des machines qui font ça, mais vous pouvez comprendre le principe avec celles-ci.


Ici, le haut et le bas du tube après heat drawing. Entre les deux, on a de quoi faire environ 150m de fibres...


... que voilà. C'est ça qu'il y avait entre les deux parties du tube dans la photo du dessus.




Je suis très fier de ce morceau de preform, qui est très rigolo si vous avez l'esprit un peu mal tourné. Et qui ne l'a pas ?


Enfin bref, voilà, maintenant je peux faire joujou avec une fibre optique que c’est moi qui l’ai faite. Je suis connecté à la chambre de mon colloc, comme ça on peut s’envoyer des signaux lumineux quand on s’ennuie. A part ça, bien entendu, ma recherche est également censée contribuer au progrès humain et tout et tout, rassurez-vous…


A part ça, je tiens à dire que 20th Century Boys est un manga qui déchire. Et je ne dis pas ça uniquement parce que je suis super fier de l’avoir lu intégralement en japonais…