dimanche 27 juillet 2008

Oh ! La belle verte !





Alors oui, pour nous autres au Japon, le 14 juillet est passé un peu inaperçu. Habituellement, l'Ambassade est gentille et organise un petit buffet pour les gens qui ont eu l'heur de s'inscrire sur le registre consulaire, un buffet censé être plein de fromage et autres saveurs du pays. Mais cette année, M. l'Ambassadeur qui n'a pas si bon goût que ça nous a fait comprendre que les festivités seraient réservées aux VIP, ce qu'apparemment nous ne sommes pas.

"Mince alors" me direz-vous. "Alors vous autres, Français du Japon, avez loupé les feux d'artifices du 14 juillet ?"
Ha ha ha. Que nenni, pauvres gens. Parce qu'en été, au Japon, ont lieu un peu partout des Hanabi. Hanabi, en japonais, s'écrit 花火, le premier caractère voulant dire "fleur" et le deuxième "feu". C'est joli, non ? Bref, au Japon, pas besoin de prétexte aussi trivial qu'une fête nationale pour tirer des feux d'artifice, il suffit qu'on soit en été. Et devinez-quoi, c'est le cas.
Nous nous sommes donc rendus au port de Yokohama (remember un des premiers posts de ce blog) d'où était tiré un gros feu d'artifice. Signalons que les Hanabi au Japon, ça attire du monde. Le premier feu était tiré vers 19h30, mais nous étions sur place dès 13h30 environ, pour avoir les meilleures places.
C'était tout un bordel, parce que la plate-forme du port qui était la mieux placée pour observer le feu d'artifice ne pouvait accueillir qu'un nombre limité de personnes (3500 si j'ai bien compris), donc on nous a d'abord fait patienter dans une grande salle, pour enfin, vers 16h30, nous donner les billets nous donnant accès à la passerelle.
Bref, il faut être patient, et amener jeux de cartes, bouquins, lecteur mp3... Personnellement, le temps ne m'a pas paru long, parce qu'après une semaine épuisante (y compris le samedi où je suis resté bosser jusqu'à 21h30), la perspective de passer mon dimanche à ne rien faire qu'être assis au soleil avec des potes me réjouissait.



Le feu d'artifice en lui-même écrase complètement la concurrence française. Il a duré précisément 1h15, d'accord il n'y avait pas de musique, mais le feu se suffisait largement à lui tout seul. Apparemment, le feu était sponsorisé par diverses entreprises japonaises, chacune ayant un tronçon de 5 ou 10 minutes. Évidemment, chacune essaie d'impressionner davantage que les concurrents, donc ça pète pas mal, avec des figures que je n'avais encore jamais vues, comme des feux d'artifice dessinant des têtes de chat et de Doraemon (c'est lui) dans le ciel.
Évidemment, tout ça est dans la galerie photo. Étrangement, mon appareil est très mauvais pour prendre des photos de nuit, mais il se débrouille très très bien pour les vidéos, qui sont moins ridicules que ce que je pensais (ça tombe bien, j'en ai pris plein). Il faut juste imaginer ça avec des bruits d'explosion tellement puissants qu'ils font trembler le sol...


Bon, maintenant parlons un peu cinéma. Je me suis assez souvent plaint de la sortie extrêmement tardive des films américains ou européens sur le sol nippon. L'heure est venue de passer aux avantages : la sortie des films japonais avant le reste du monde. Et des fois, les films japonais, ils sont vachement bien. Par exemple, l'un de mes réalisateurs préférés est Hayao Miyazaki (probablement l'un des seuls réalisateurs dont j'ai vu tous les films, avec Tim Burton et Steven Spielberg), le monsieur qui a fait Mon Voisin Totoro, le Voyage de Chihiro, et Princesse Mononoke, pour citer les plus connus et en vous faisant grâce du titre japonais.
Bref, le monsieur vient de sortir un film, qui risque fort d'être son dernier, et dont le titre est littéralement : Ponyo du haut de la falaise. C'est un film très orienté enfant, une sorte de remake de La Petite Sirène à la sauce Miyazaki. C'est mignon comme tout, avec des tas de scènes pleines de grâce et de poésie, mais c'est quand même moins génial et intense que Chihiro par exemple. Mais je suis content, j'ai compris quasiment tous les dialogues sans intérêt, seuls les principaux enjeux de l'histoire m'ont échappé...



A noter que la musique est toujours de Joe Hisaishi, qui a pour l'occasion composé la chanson de Ponyo qui vous pirate le cerveau. Un conseil : ne cliquez pas, sinon vous l'avez dans la tête pour au moins trois jours.
Pour ceux qui aiment les bandes originales, voici deux musiques sympa de la soundtrack de Ponyo. Ami lecteur, sauras-tu retrouver le morceau classique parodié par Joe Hisaishi dans cette musique (sachant que cela correspond au moment où Ponyo "chevauche" un tsunami dans le film). Et un autre morceau tout mignon.

Et pour finir, et justifier le titre du billet, la comédie musicale Wicked est épatante. Je n'ai pas trop mal compris en plus (connaître l'histoire avant aide beaucoup). Mais je reste très impressionné par les types qui arrivent à pondre des mise en scène pareilles avec grosses machineries, décors qui changent tout le temps, pas de temps mort etc.



Rappel : je rentre en France le 4 août, atterrissage à 17h30. Je vous dis donc à très bientôt, pour ceux que je reverrai sûrement à ce moment-là.

mercredi 9 juillet 2008

Recherche top-secrète

Voilà un beau titre pour attirer le chaland.
Vous croyez d'ailleurs que ce n'est que pour attirer le chaland, hein ? Détrompez-vous ! Ça n'est absolument pas mensonger. Je vais réellement vous révéler quelques informations top secrètes. Si vous voulez avoir la paix sans que des messieurs à lunettes noires viennent sonner à votre porte, ne lisez pas la suite.

Vous n'êtes pas sans savoir que le Japon est un pays un peu retardé, qui n'est même pas encore passé à l'euro. À la place, ces gens utilisent des "yen". Oui, oui. Ils ont des pièces de 1, 5, 10, 50, 100 et 500 yens. Et des billets de 1000, 2000 (très rares), 5000 et 10 000 yens. Nous nous arrêterons aujourd'hui sur la pièce de 500 yens, d'une valeur d'environ 3 euros. Pas de la petite monnaie, quoi.
Elle ressemble à ça :




Tout est parti d'une rumeur. En fait mon colloc Antoine m'a répété qu'il avait entendu dire qu'il y aurait le mot NIPPON écrit en caractères minuscules sur les pièces de 500 yens. Tellement petits que ce serait invisible à l'oeil nu. Nous avons retourné une pièce de 500 yens sous toutes les coutures, en l'observant avec une loupe... rien. Les sites "officiels" ne font aucunement mention de ces caractères. Ils parlent bien de mesures contre les faux-monnayeurs, comme les 500円 écrits verticalement à l'intérieur des zéros, visibles uniquement sous un certain angle. Mais de micro-caractères, point.

Jusqu'à ce que je tombe sur ce site. Qui non seulement confirme l'existence des caractères, mais nous dit où chercher ! Voilà qui aide bien.
180 µm ! C'est minuscule. Pas étonnant qu'on ne les voie pas à la loupe. Par contre, c'est à peu près le diamètre des fibres optiques que je fabrique. Autrement dit, j'ai dans mon labo le matériel qui devrait me permettre de les observer. Cet après-midi, au lieu de faire de la vraie recherche, j'ai donc passé mon temps à chercher des micro-caractères gravés sur une pièce de 500 yens, à l'aide d'une caméra super grossissante. Résultat des investigations :

Donnez-moi un N !


Donnez-moi un I !


Donnez-moi un P !


Donnez-moi un autre P !


Donnez-moi un O !


Enfin bref voilà. Vous êtes maintenant au courant de ce que tous les Japonais ignorent, d'une information "off" que le gouvernement japonais ne souhaite manifestement pas voir divulguée, probablement pour donner du fil à retordre aux faux-monnayeurs.
Tremblez, braves gens.
(Le but secondaire de ce post était de vous montrer comment j'ai du matos de malade au labo).